Les organisations de la société civile congolaise, en partenariat avec l’Inspection générale des Finances (IGF), appellent la jeunesse congolaise et les communautés locales à s’impliquer dans le contrôle des infrastructures qui seront réalisées dans le cadre du cinquième avenant du contrat SICOMINES.
Lors d’une conférence organisée ce mardi 16 juillet à Kinshasa, le professeur Florimond Muteba de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a souligné les erreurs commises dans l’identification, le suivi et l’évaluation de ce contrat ayant entraîné la perte de 17 milliards de dollars américains. Il appelle à l’implication des jeunes pour éviter de répéter les mêmes erreurs du passé.
« Nous avons discuté des erreurs commises dans l’identification du projet SICOMINES, sa mise en œuvre ainsi que le suivi et l’évaluation, car le cycle du projet était bâclé. Nous avons corrigé et nous pensons que la RDC ne connaîtra plus les mêmes erreurs. C’est ainsi que nous avons invité ces jeunes afin de les sensibiliser concernant le contrôle citoyen. Par manque d’un contrôle rigoureux, la RDC a perdu plus de 17 milliards de dollars dans le contrat que le gouvernement avait signé avec SICOMINES à l’époque du régime de Joseph Kabila », a déclaré Florimond Muteba.
De son côté, Maître Jean-Claude Katende de l’ASADHO a mis en avant quelques avancées réalisées dans ce contrat. Selon lui, la RDC pourra toucher jusqu’à 324 millions de dollars chaque année pour la construction des infrastructures.
« Nous avons réuni des étudiants et d’autres jeunes des organisations de la société civile pour les sensibiliser par rapport à l’avenant numéro 5 du contrat SICOMINES. Nous avons souligné à l’attention des jeunes que par rapport à ce que la République démocratique du Congo attend de ce contrat, cette fois-ci nous avons eu quelques bénéfices et parmi ces bénéfices il y a notamment le fait que la République démocratique du Congo sera approvisionnée en 32.324 millions de dollars chaque année qui seront principalement affectés aux questions des infrastructures », a-t-il déclaré.

En outre, il a indiqué que la RDC ne va pas continuer à faire des emprunts pour renforcer la SICOMINES; mais tous les bénéfices vont être utilisés en partie pour financer les infrastructures.
« L’appel que nous avons lancé aux jeunes et à toute la population est qu’il y a des routes qui vont être construites et d’autres infrastructures aussi. Il est important que nous puissions faire en sorte que la société civile, les communautés et les citoyens participent pour éviter ce que nous avons connu avec les dispositions du contrat de 2008 notamment le fait qu’il n’avait pas de transparence, la redevabilité et la prise en compte de la protection de l’environnement », a-t-il précisé.
Il a appelé le gouvernement congolais à associer la société civile et les communautés à la mise en œuvre de toutes les infrastructures.
Au-delà du Professeur Florimond Muteba et de Jean-Claude Katende, d’autres intervenants ont exprimé des opinions similaires, comme Ernest Mpararo, Secrétaire exécutif de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO).
Le gouvernement congolais et le groupement d’entreprises chinoises ont signé 14 mars 2024 un avenant à l’accord qualifié de « contrat du siècle », initialement conclu en 2008. Ce pacte original adoptait le schéma d’échange « minerais contre infrastructures ». Selon les autorités congolaises, cet avenant vise à rééquilibrer les termes de l’accord en faveur d’une relation plus équitable entre les deux parties.
Dostin Eugène LUANGE