Le Réseau Mwangaza, une plateforme d’organisations de la société civile œuvrant dans le secteur énergétique, a présenté le vendredi 26 juillet dernier son étude sur les défis qui émaillent le secteur de l’électricité en République démocratique du Congo.
Dix ans après la libéralisation du secteur énergétique, ce réseau constate que la RDC peine à décoller, avec un faible taux d’accès à l’électricité. À la base de cette situation figurent des problèmes du cadre légal, de gouvernance, le manque d’initiatives, la mauvaise planification, le manque de données fiables, ainsi que le manque d’investissements et d’infrastructures.
“En 2014, la RDC s’est dotée d’une loi relative au secteur de l’électricité, dont l’une des particularités est la libéralisation d’un secteur jadis détenu sous le monopole de la Société Nationale d’Électricité. Dix ans après la promulgation de cette loi, aucune évolution majeure n’est observée quant au fonctionnement du secteur et aux actions visant à améliorer l’accès à l’électricité. La RDC reste toujours dans le noir et n’est pas en mesure de fournir tous les services liés à l’électricité. Le niveau d’accès demeure très bas”, lit-on dans le rapport.
Selon Maître Éric Kasongo, porte-parole du Réseau Mwangaza, l’électricité est un élément clé du développement qui doit être au cœur des priorités gouvernementales. De son avis, aucun pilier ne pourra prospérer sans énergie.
« Aucun pilier du gouvernement ne peut se développer sans énergie. Il est crucial de planifier de manière intégrée le développement pour que l’énergie soit un levier pour booster tous les secteurs », a-t-il souligné.
Pour remédier à cette situation, il pense qu’il est impératif de prendre cette question au sérieux. Cela implique la création d’une banque de données fiables sur la demande énergétique en province, la mise en place d’un système de gestion et de partage des données par les entreprises étatiques, ainsi que la vulgarisation des textes relatifs au secteur de l’électricité.
“Regardez le programme actuel du gouvernement, vous constaterez la place que l’énergie et l’électrification occupent. Aucun pilier du gouvernement, tel qu’annoncé, ne peut se développer sans électricité. Le secteur que l’on considère comme le poumon de l’économie de la RDC, le secteur minier, est contraint de se tourner vers l’étranger pour importer de l’énergie pour son fonctionnement. D’autres entreprises minières sont obligées de produire elles-mêmes leur énergie pour avancer. Cet exemple montre que nous manquons d’une planification intégrée du développement qui mette l’énergie au cœur des priorités”, a-t-il ajouté.
Pour sa part, Ir Damien Twambilangana, Directeur Général Adjoint de l’Anser, a identifié les défis réglementaires, financiers et de compétences. Il a mis en avant la nécessité d’adopter une approche fiscale globale.
Face à ces défis, le Réseau Mwangaza préconise une véritable volonté politique, un financement adéquat et un renforcement des compétences nationales pour combler le déficit énergétique et permettre un véritable développement socio-économique du pays.
Robert BUTARE