Le Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, a reçu, lundi, à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, les adieux de l’ambassadeur de France en République démocratique du Congo (RDC), au cours d’une audience.
Le diplomate français a profité de cette occasion pour présenter un bilan positif des relations entre la France et la RDC durant les trois années de sa mission à Kinshasa. Par ailleurs, le Chef de l’État et son hôte ont regretté l’incident dont ont été victimes deux diplomates français, le 23 août, à la suite d’un conflit foncier ayant conduit à une intrusion dans une emprise française.
Le Président de la République a condamné ces actes portant atteinte aux conventions internationales concernant la protection des diplomates et rassuré que leurs auteurs ont été interpellés. Cinq policiers avaient été arrêtés le même vendredi à Kinshasa après avoir participé, en compagnie de « plaignants » et d’« agents du parquet », à l’expulsion d’un diplomate français d’une résidence de l’ambassade de France. Selon une source locale, l’incident serait lié à un conflit foncier, au cours duquel le diplomate a été agressé et contraint de remettre les clés de la résidence.
Les excuses de l’État congolais
Auparavant, le diplomate français avait échangé avec la ministre congolaise des Affaires étrangères autour du même incident. « Nous avons évoqué ensemble cette situation et des mesures qui vont être prises et qui ont été déjà prises pour certains d’entre eux par les autorités congolaises pour que ces genres d’événements ne se reproduisent plus, étant entendu qu’il n’y a absolument aucune base légale ou juridique qui puisse justifier cet événement contraire aux dispositions internationales, mais également du fait que la propriété d’Etat français a été confirmé à plusieurs reprises par des jugements. Donc il n’y a pas de discussions à ce sujet », a déclaré Bruno Aubert, à l’issue des échanges avec Thérèse Wagner Kayikwamba, ministre d’Etat des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, en présence de Jacquemin Shabani, vice-Premier ministre de l’Intérieur.
Et d’ajouter : « C’est un entretien très positif, un entretien tout à fait en ligne avec la qualité des relations qui lient nos deux pays, encore plus ces dernières années puisque nous avons eu la visite du Président Macron ici, et la visite du Président Tshisekedi à Paris en moins de deux ans. Donc nous travaillons sur les chantiers de coopération importants et il n’est pas admissible pour qu’un incident de cette nature vienne entacher ou troubler les bonnes relations de travail et d’amitié ».
Le diplomate français a mis en exergue les excuses de l’Etat congolais face à cet incident. « C’était une rencontre très spéciale, un incident qui a eu lieu sur une résidence diplomatique et qui a fait l’objet d’une tentative d’intrusion, opération d’intimidation qui impliquait des agents de l’Etat. Donc nous avons eu un entretien très confiant, très fructueux, très constructif avec la ministre d’Etat, en présence d’ailleurs du vice-Premier ministre de l’Intérieur », a-t-il dit. La ministre d’Etat a présenté les excuses de l’Etat congolais pour cet « événement regrettable », comme elle l’a souligné elle-même, qui est en violation flagrante de la Convention de Vienne, également en violation de grands usages de courtoisie et d’amitié qui lient nos deux pays, la République démocratique du Congo et la République française. Accrédité en RDC depuis 2021, Bruno Aubert a eu à plusieurs occasions à exprimer la position du Gouvernement français sur plusieurs questions d’actualité en République de démocratique du Congo, notamment la crise sécuritaire dans l’est du pays.
En juillet dernier, il avait condamné, au nom de la France, la violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo par le Rwanda et ses supplétifs du M23, lors de la célébration, à Kinshasa, du 80ème anniversaire de la libération française.
DosEco avec l’ACP