L’institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, Ebuteli (Escalier en français), appelle le gouvernement congolais à allouer des ressources financières suffisantes au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) de manière transparente et contrôlée, afin de lui permettre de remplir efficacement son rôle de régulateur indépendant des médias.
Dans une étude publiée ce jeudi 29 août, intitulée : “CSAC, régulateur ou partisan ?”, Ebuteli montre comment cette institution a souffert de nombreuses interférences de la part des opérateurs politiques, ce qui l’a empêchée d’accomplir sa mission tout au long du processus électoral de 2023. “Ces ingérences ont compromis l’impartialité et l’indépendance nécessaires pour garantir une couverture médiatique équitable.”
L’étude démontre que, bien que le budget du CSAC ait été effectivement doublé entre 2021 et 2023, moins de la moitié des fonds prévus ont été effectivement débloqués, se limitant principalement aux dépenses de fonctionnement et à la rémunération du personnel.
De plus, l’institut suggère que la répartition des compétences au sein du CSAC se fasse de manière équilibrée, afin d’éviter que son président, Christian Bosembe, ne concentre trop de pouvoir. Cela pourrait inclure la délégation de certaines responsabilités à des comités spécialisés au sein du CSAC, composés de membres aux expertises variées.
En outre, Ebuteli demande au gouvernement de clarifier et de limiter les compétences du ministère de la Communication et des Médias par rapport au CSAC. Ainsi, le ministère pourrait se concentrer sur la politique de communication générale, laissant au CSAC le rôle d’unique régulateur des contenus médiatiques.
Le CSAC a été créé en 2011 pour remplacer la Haute autorité des médias (HAM), instituée en 2002 par les participants au dialogue intercongolais de Sun City. Toutes les parties prenantes à ces négociations politiques étaient représentées dans chaque institution prévue dans la Constitution, en vertu du principe de la « répartition juste des différentes responsabilités d’État entre les composantes et entités du dialogue intercongolais », consacré lors de la transition de 2003-2006.
Dostin Eugène LUANGE