La République démocratique du Congo navigue à vue depuis deux ans, sans plan national stratégique de développement (PNSD). Cette observation a été formulée par le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba, lors d’une récente sortie médiatique.
Pour cet acteur de la société civile, la Première ministre, Judith Suminwa, doit en priorité rectifier cette situation, qui, selon lui, empêcherait la société civile d’évaluer ses 100 premiers jours d’action.
« Un pays comme le Congo, qui est pauvre et sous-développé, doit impérativement disposer d’un plan de développement. C’est la boussole qui nous permet d’agir avec des indicateurs. Nous pouvons ainsi mesurer les résultats obtenus au bout d’une année. Madame Suminwa est arrivée à la fin de son mandat en tant que ministre du Plan, alors que le PNSD devait s’achever fin 2023. Pour établir un cadre de dépenses à long terme, il est crucial de se conformer aux objectifs du plan. Dans notre cas, nous avons préparé le budget 2024 sans un nouveau plan. Aujourd’hui, nous sommes en septembre, et ce plan n’est toujours pas publié. Depuis deux ans, le Congo navigue à vue, sans plan national stratégique de développement », a-t-il déclaré.
Florimond Muteba insiste sur le fait que la Première ministre doit s’assurer que le budget 2025, ainsi que les cadres de dépenses à moyen terme pour 2025, 2026 et 2027, soient alignés sur le PNSD.
Pour illustrer les conséquences de l’absence de ce plan, il a rappelé que le programme des 100 jours du premier quinquennat du président Félix Tshisekedi avait été élaboré en dehors du budget, « ce qui constitue déjà une erreur ». Il a également souligné que la gestion de ce programme a été catastrophique.
En raison de ce manque de plan, Florimond Muteba estime que le gouvernement doit mener des actions d’urgence pour améliorer la situation économique du pays et influencer positivement le panier de la ménagère.
Dostin Eugène LUANGE