Le gouvernement Congolais a fermement dénoncé la décision du Département du Travail des États-Unis d’ajouter le cobalt à sa liste des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé. Dans un communiqué publié le 1er octobre, les autorités congolaises estiment que cette décision méconnaît les avancées significatives réalisées pour réguler et assainir le secteur minier.
Selon le communiqué du ministère de la Communication et des Médias, « cette décision ne prend pas en compte les efforts ni les progrès substantiels réalisés dans la régulation de l’exploitation minière artisanale et industrielle par l’État ». Les autorités mettent en exergue l’impact négatif de cette mesure sur la réputation internationale du secteur minier congolais, qui demeure un pilier essentiel de l’économie nationale et joue un rôle crucial dans la transition énergétique mondiale.
Kinshasa rappelle que des mécanismes internationaux de contrôle de conformité en matière de droits humains et de travail sont rigoureusement appliqués par les entreprises minières opérant en RDC, sous la supervision d’organisations indépendantes. La création de l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC) en 2019 a marqué un tournant dans la régularisation du secteur, avec un accent mis sur des pratiques éthiques et transparentes.
Le gouvernement insiste sur le respect des lois nationales et internationales par les acteurs du secteur, en conformité avec les lignes directrices de l’OCDE. Il souligne également les réformes entreprises pour renforcer la régulation, notamment la création de l’Inspection Générale des Mines et l’adhésion à des initiatives internationales telles que l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
La RDC appelle ses partenaires, y compris les États-Unis, à intensifier leur soutien technique et financier pour renforcer les mécanismes de traçabilité du cobalt, garantissant ainsi un approvisionnement éthique. En tant que principal producteur mondial de cobalt, représentant environ 73 % de la production globale, le pays avertit que des décisions comme celle-ci pourraient compromettre l’accès de ses entreprises aux marchés internationaux.
Le gouvernement congolais se dit ouvert à toute initiative constructive visant à améliorer les conditions de travail dans le secteur minier. Il réitère son engagement à collaborer avec ses partenaires économiques pour assurer une production responsable et durable des ressources stratégiques, contribuant ainsi au développement inclusif de la nation.
Robert BUTARE