L’ambassadeur itinérant du chef de l’État, Claude Ibalanky Ekolomba, est favorable à la révision de la constitution de la République démocratique du Congo. Lors d’une conférence tenue mercredi 2 octobre, par la synergie des jeunes congolais à Kinshasa, il a insisté sur la nécessité d’une nouvelle constitution qui place la jeunesse au cœur de ses préoccupations.
Pour Claude Ibalanky, cette constitution doit être fondée sur les principes d’un État policier. Selon lui, un cadre constitutionnel robuste est indispensable pour garantir le patriotisme économique et résoudre les enjeux liés aux richesses naturelles du pays.
« La future constitution doit être une constitution forte. Sans cela, l’État perdra son autorité face à une population en pleine expansion. Il faut une constitution forte qui consacre le patriotisme économique ; cela nous aidera à résoudre le problème de nos richesses. Il faut que cette constitution consacre beaucoup d’efforts à l’intégrité territoriale, car cela a toujours été notre faiblesse. Notre pays a été tant envié, et nous sommes en proie à des divisions et à l’invasion. Il faut que cette constitution puisse consacrer des efforts à la cohésion nationale”, a-t-il déclaré.
Critiquant la constitution adoptée en 2006, Claude Ibalanky a jugé qu’elle ne répondait pas aux attentes des jeunes et qu’elle reflétait les intérêts de belligérants plutôt que d’encourager le progrès.
Il a déploré que ce texte ne consacre pas suffisamment d’espace à la jeunesse, contrairement à d’autres pays où la promotion des droits des jeunes est une priorité.
“Notre constitution adoptée en 2006, que nous appelons généralement la constitution de belligérants, ne consacre pas d’espace pour la jeunesse. Elle consacre son effort au partage du pouvoir et, si nous vivons le chaos aujourd’hui, c’est le résultat direct de cette constitution qui nous encadre. C’est une constitution qui n’est pas progressiste, qui marginalise les compétences, le progrès et qui ne parle pas de la promotion de la jeunesse, comme c’est le cas pour l’Afrique du Sud, où l’on dit qu’il n’y aura plus de discrimination ou d’inégalités. C’est-à-dire que vous soyez jeunes ou vieux ; quand vous le méritez, la constitution vous protège. C’est pourquoi, en toute légitimité, nous devons revoir certaines clauses pour que nous ayons une constitution qui soit basée sur notre culture, notre histoire et sur notre tradition”, a-t-il affirmé.
En se penchant sur des exemples internationaux, il a évoqué la constitution des États-Unis, adoptée en 1791, qui se concentre sur les droits civiques et la protection des libertés individuelles. Il a également mentionné la constitution française, ancrée dans les principes de la révolution, et la constitution britannique, fondée sur la tradition et l’état de droit.
C. Ibalanky a également fait référence à l’Afrique du Sud, qui, après avoir subi le régime de l’apartheid, a adopté en 1996 une constitution visant à lutter contre la discrimination. Il a cité le Rwanda, dont la constitution, adoptée après le génocide de 1994, est centrée sur la lutte contre la discrimination et la promotion de l’unité nationale.
Somme toute, Claude Ibalanky appelle à une révision profonde de la constitution congolaise, en mettant l’accent sur la jeunesse et la nécessité d’un cadre solide pour bâtir un avenir prospère pour la RDC.