Après l’échec des initiatives diplomatiques régionales, l’ambassadeur itinérant du chef de l’État, Claude Ibalanky Ekolomba, appelle à un changement de paradigme pour faire face à la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Lors d’une soirée diplomatique organisée, mardi 15 octobre à Kinshasa, par le Forum d’études des Relations internationales du Congo (FERUC), cet émissaire du président Tshisekedi a préconisé la création d’une armée de frontière et le développement d’une force de frappe dissuasive sans précédent en Afrique pour garantir la souveraineté nationale. Il a affirmé que le moment est venu pour la RDC de réévaluer sa stratégie face aux défis sécuritaires.
Un appel à l’action
Claude Ibalanky a souligné que, nonobstant les efforts diplomatiques passés, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Il a mentionné la diplomatie proactive promue par le président Félix Tshisekedi lors de son mandat à la présidence de l’Union africaine, qui visait à aborder les conflits de manière pacifique. Cependant, ces efforts n’ont pas conduit à une paix durable, en particulier dans les relations tendues entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda.
“Durant son mandat à la présidence de l’Union africaine, le président de la République, Félix Tshisekedi, a plaidé pour une approche africaine des solutions aux défis continentaux. En promouvant une diplomatie proactive, il a cherché à résoudre pacifiquement les conflits, en mettant l’accent sur la nécessité d’une action collective. Cela comprend le renforcement des capacités des États africains à gérer leurs conflits et à bâtir des systèmes de sécurité efficaces. Dans ce contexte, la diplomatie régionale a été mobilisée à maintes reprises pour tenter de rétablir la paix (…). Nous avons essayé la diplomatie politique, ceci concerne les négociations entre États sous le guide des organisations régionales et occidentales telles que la SADC, la CIRGL ou même l’Union européenne. Ces tentatives visant à apaiser les tensions entre pays voisins comme le Rwanda et l’Ouganda n’ont pas abouti à une paix durable”, a déclaré Claude Ibalanky.
Et de poursuivre : “La diplomatie régionale est un levier indispensable pour la construction d’une paix durable. Mais peut-on conclure qu’elle a échoué sous toutes ses formes ? Malgré ces différents types de diplomatie appliqués, comme l’avons démontré ici, au niveau de la sous-région, les résultats escomptés n’ont pas été atteints. Les organisations régionales, continentales et internationales ont essayé, mais la paix durable reste hors de portée”.
Un nouveau paradigme
C. Ibalanky a insisté sur la nécessité pour la RDC de prendre ses responsabilités et d’adopter une approche proactive pour instaurer la paix et la stabilité sur son territoire. Il a déclaré qu’une RDC forte serait essentielle non seulement pour la paix nationale, mais aussi pour le développement de la région des Grands Lacs et de l’Afrique en général.
“Je pense que la RDC doit désormais prendre ses responsabilités. Une nouvelle approche est nécessaire ; il est impératif que la RDC prenne en main l’instauration de la paix et de la stabilité à l’intérieur de ses frontières”, a laissé entendre Claude Ibalanky.
La soirée diplomatique a rassemblé plusieurs personnalités et chercheurs, dont la porte-parole du chef de l’État, Tina Salama, et la représentante du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintu Keita. Cette rencontre a mis en lumière l’importance d’investir dans la paix et la stabilité en RDC, soulignant que la sécurité nationale doit passer par des mesures concrètes et une redéfinition des priorités stratégiques.
Claude Ibalanky a appelé à une mobilisation collective pour développer des solutions durables aux défis sécuritaires qui affectent la RDC et la région.
Dostin Eugène Luange