Le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba, appelle à nouveau le gouvernement congolais à accroître les ressources allouées aux institutions de contrôle, notamment l’inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes et le CENAREF. Selon lui, de tels investissements sont substantiels pour lutter efficacement contre la corruption dans le pays.
Lors d’une intervention jeudi sur la Radio Top Congo FM, cet acteur de la société civile a souligné l’importance de ces institutions dans la surveillance des finances publiques. De son avis, il est difficile, voire impossible, d’atteindre les assignations budgétaires sans des moyens adéquats, comme il en est le cas actuellement pour la Cour des comptes.
« Prenons l’exemple du budget 2024 : comment justifier une augmentation de 9,6 milliards à 19 milliards de dollars sans un contrôle rigoureux ? Cela a été possible grâce à l’IGF, qui s’est battue pour réduire la corruption. Malheureusement, l’IGF a vu ses prérogatives diminuer suite à la création d’une direction à l’Agence nationale des renseignements (ANR) qui empiète sur ses attributions », a déclaré Florimond Muteba
Et de poursuivre :” Avant d’augmenter les structures de contrôle, il est impératif de donner les moyens à la Cour des comptes et au CENAREF”.
Le PCA de l’ODEP n’a pas hésité de critiquer la décision du président Félix Tshisekedi de transférer certaines prérogatives de l’IGF à l’ANR, soulignant qu’il s’agit d’une volonté de contrôle accru sur les organes de vérification.
Le professeur Florimond Muteba reconnaît que l’IGF a atteint un certain niveau d’efficacité, mais souligne qu’il est impératif de doter la Cour des comptes et le CENAREF des ressources nécessaires pour renforcer leur impact dans la lutte contre la corruption.