Le Centre de Recherches en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a publié jeudi 17 octobre, une analyse du projet de loi de finances pour l’exercice 2025 (PLF 2025), mettant en lumière des anomalies constatées au sein du parlement congolais.
Dans son rapport, le CREFDL dénonce une inflation des effectifs ainsi que des fonds spéciaux d’intervention jugés opaques et injustifiés pour l’Assemblée nationale et le Sénat. En effet, le budget 2025 prévoit de financer 513 députés, alors que la loi n’en autorise que 500. Cette situation engendrera un coût additionnel de 1,5 million USD par an, une irrégularité manifeste au regard de la législation en vigueur.
Le CREFDL souligne également l’excès d’effectifs au sein des cabinets du bureau de l’Assemblée nationale. Selon ses observations, le règlement intérieur fixe à 208 le nombre total de personnel politique, d’appoint et domestique. Or, ce sont 2.548 personnes supplémentaires qui sont déclarées, rendant leur rémunération illégale.
Malgré une légère diminution du budget prévu pour le fonds spécial d’intervention en 2025, qui s’établit à 7,70 %, le CREFDL remet en question la sincérité et la crédibilité de ces prévisions, mettant en exergue un manque de transparence dans la gestion de ces fonds.
La situation est tout aussi alarmante au Sénat, où le CREFDL révèle que le nouveau bureau prévoit d’embaucher 681 employés supplémentaires, en totale contradiction avec le règlement intérieur de l’institution. De plus, le fonds spécial d’intervention du Sénat, bien qu’augmentant de 8 millions de dollars, reste non désagrégé, compliquant ainsi le contrôle des dépenses.
Face à ce tableau, le CREFDL exhorte le gouvernement à effectuer un contrôle rigoureux des effectifs des deux chambres du Parlement et de leurs secrétariats généraux. L’appel à la transparence et à la responsabilité est clair : les deux chambres doivent clarifier les lignes budgétaires associées aux fonds spéciaux d’intervention. En outre, l’Assemblée nationale est pressée de réduire son effectif de 13 députés supplémentaires pour se conformer aux exigences constitutionnelles et réglementaires.