Le président de la République, Félix Tshisekedi, est appelé à se départir du système néocolonial et des pratiques mobutistes pour amener le pays sur la voie de l’émergence économique.
Ce plaidoyer est mené par le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba, dans son ouvrage intitulé : « Un avenir pour la République Démocratique du Congo ».
Lors d’un atelier de présentation officielle de cette œuvre scientifique, organisé vendredi 26 octobre à Kinshasa par la Synergie des organisations syndicales et sociales, ce chercheur a démontré que la RDC ne pourra pas aspirer à une véritable émergence économique tant que les dirigeants continueront à perpétuer un système qui favorise la dépendance extérieure et néglige le secteur agricole.
« Notre pays est dans une très grave crise. Elle est à la fois économique, humaine, d’ordre juridique, politique et sociale. C’est une crise de dimension sans précédent et inacceptable. Elle se manifeste avant tout tragiquement et de façon flagrante par la souffrance, les difficultés énormes et l’appauvrissement de la quasi-totalité de la population (…). Si nous voulons modifier la situation sinistre actuelle de notre pays, le président de la République doit rompre avec le système néocolonial et des pratiques mobutistes pour transformer des structures, des schémas et le cadre politique du développement socio-économique », a déclaré Florimond Muteba.
À l’heure où la RDC célèbre 64 ans d’indépendance, le professeur Florimond Muteba critique aussi l’inaction des intellectuels congolais, qu’il juge responsables de cette stagnation. Selon lui, ces derniers doivent faire amende honorable envers le peuple congolais et jouer un rôle actif dans la lutte contre la misère.
Dans son approche, il préconise la participation populaire à la reconstruction et au développement du pays.
«Si les intellectuels doivent continuer à jouer un rôle dans ce pays, c’est celui d’encadrer les masses dans leur combat de tous les jours contre la misère et le sous-développement. Des millions de cerveaux doivent libérer leur créativité et leur ingéniosité. Nous devons tout faire pour favoriser la participation de tous à la recherche des solutions pour le développement et la reconstruction du pays”, a-t-il soutenu.
Florimond Muteba appelle à un changement de paradigme, où l’industrie doit servir non seulement les masses urbaines, mais aussi les populations rurales, en délaissant les logiques financières qui favorisent l’exportation. Un appel à l’action qui résonne comme un cri de ralliement pour une République Démocratique du Congo en quête de renouveau.
Dostin Eugène LUANGE