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Malgré ses ressources naturelles, la RDC peine à mobiliser un flux important des financements climatiques (Rapport)

En dépit de ses vastes ressources naturelles stratégiques, essentielles pour la lutte contre les changements climatiques, la République démocratique du Congo peine à attirer des financements climatiques significatifs.

C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport publié ce mardi 29 octobre, par l’institut congolais de recherche Ebuteli de concert avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) intitulé : “Attentes et désillusion de financements climatiques en République démocratique du Congo”.

Les projections pour la période 2020-2030 indiquent que les besoins de la RDC en matière de lutte contre les changements climatiques s’élèvent à 48,68 milliards de dollars américains, soit environ 4,8 milliards de dollars par an. Pourtant, les flux financiers internationaux escomptés demeurent largement insuffisants. Par exemple, le Fonds national pour la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (Fonaredd), créé en 2012 pour faciliter l’accès aux financements, n’a réussi à mobiliser que 750 millions de dollars, incluant 500 millions provenant de la deuxième lettre d’intention signée avec le fonds CAFI (Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale).

Dans un précédent rapport sur le Fonaredd, Ebuteli avait mis en lumière les obstacles institutionnels et les défis de gouvernance qui freinent l’accès de la RDC à ces financements, alors qu’elle figure parmi les pays les plus vulnérables au monde (5e rang).

« Les attentes autour des financements climatiques continuent de décevoir », souligne le rapport. Les bailleurs de fonds privilégient souvent l’atténuation des effets du changement climatique au détriment de l’adaptation, favorisant ainsi les pays industrialisés. La complexité de l’architecture financière internationale complique également la mobilisation des ressources, tandis que l’absence de cohérence dans les politiques nationales dissuade les investisseurs. Ce sous-financement compromet les initiatives locales de préservation des forêts et des tourbières.

Ebuteli et GEC insistent sur le fait que la RDC doit impérativement mobiliser des capitaux pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, déjà affectées par les conséquences des changements climatiques.

« Les financements climatiques ne pourront croître et donner les résultats attendus que si une synergie d’intérêts se crée entre les États, la communauté internationale, le secteur privé et les communautés locales », déclare Albert-Jolino Malukisa, directeur du pilier gouvernance à Ebuteli.

Pour renforcer son attractivité en matière de financements climatiques, Ebuteli et GEC recommandent au gouvernement congolais de promouvoir une bonne gouvernance, d’instaurer un climat des affaires favorable, de garantir la stabilité socio-économique et politique, et de mettre en place un cadre réglementaire transparent. La capacité de mise en œuvre des politiques et la lutte contre la corruption sont également importantes.

In fine, ces deux organisations soulignent que des réformes sont nécessaires pour que la RDC puisse accroître de manière significative ses financements climatiques, tant publics que privés.

Le gouvernement devra s’engager dans une gestion transparente et efficace des finances publiques, tout en luttant résolument contre la corruption. Une amélioration de la gouvernance et du climat des affaires sera essentielle pour attirer les flux de financement nécessaires à la préservation de l’environnement congolais.

Dostin Eugène LUANGE

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