L’étau se resserre autour de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, et de l’actuel ministre du Budget, Aimé Boji. Ce mardi 29 octobre 2024, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a déclaré lors d’une plénière avoir découvert des dépassements budgétaires incroyables au cours de l’examen de la Loi sur la reddition des comptes pour l’exercice 2023.
Vital Kamerhe a mis en exergue le fait que Kazadi a autorisé le paiement de 450 000 milliards de francs congolais (environ 154,64 millions de dollars) pour des dettes non certifiées, dont 51 % ont été réglées en procédure d’urgence. En comparaison, le programme de développement local (PDL 145), qui vise à transformer la vie de 145 territoires, n’a reçu que 89 000 milliards de francs congolais (33,68 millions de dollars).
Dans un appel à la justice, le speaker de la chambre basse du Parlement a insisté sur la nécessité d’établir les responsabilités de cette gestion calamiteuse.
« Nous avons découvert, nous et la population, des dépassements budgétaires incroyables, concentrés dans certains secteurs, tandis que d’autres demeurent totalement négligés. Les dépenses d’urgence ont également dépassé 51 %, établissant ainsi une nouvelle norme », a-t-il déclaré.
Il a également dénoncé les imputations mensongères des fonds destinés aux provinces et aux entités territoriales décentralisées (ETD).
« Lorsque l’on affirme que le PDL-145T ne reçoit que 89 milliards de CDF, soit 6 %, alors que les dettes non certifiées atteignent 450 milliards de dollars, nous nous interrogeons sur les priorités de l’État congolais. Le gouvernement semble privilégier les intérêts d’un petit groupe au détriment du bien commun », a-t-il ajouté.
Le rapport de la commission ECOFIN, adopté le 28 octobre 2024, souligne l’importance d’un examen rigoureux des lois sur la reddition des comptes pour l’exercice 2023 et du budget rectificatif de 2024. Les secteurs vitaux, comme la santé et l’éducation, nécessitent une attention accrue et un respect strict des affectations budgétaires pour garantir un équilibre dans l’exécution des ressources.
Prince OKENDE