Dans une intervention faite mardi 29 octobre 2024, sur les ondes de la radio Okapi, le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba, n’a pas mâché ses mots à l’encontre du président de la République Félix Tshisekedi. Il l’accuse de protèger les détourneurs de fonds publics, tout en parlant d’une révision de la constitution.
Dans le cadre de leur campagne contre la corruption et l’impunité, l’ODEP et la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) ont publié un certain nombre de projets qui ont eté financés par les fonds publics mais ayant été entachés par des pratiques de corruption dont les auteurs demeurent à ce jour impunis.
Les deux organisations expriment leur mécontentement face à la libération rapide de certains responsables politiques cités dans des affaires de corruption, sans que les réparations nécessaires soient effectuées.
Les projets ciblés par cette campagne incluent le controversé programme de 100 jours de Félix Tshisekedi, dont le coût dépasse les 500 millions de dollars américains, et qui a Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet, comme principal responsable. “Quoique acquitté, ce scandale restera gravé dans la mémoire des Congolais”, soulignent-ils.
Parmi les autres projets controversés figurent la Redevance des appareils mobiles (RAM), accusant le ministre des PT-NTIC d’avoir détourné plus de 250 millions USD, ainsi que des détournements dépassant 400 millions USD liés au projet de station de forages et d’installation de lampadaires, dont la réalisation demeure incertaine.
D’autres projets, tels que l’assistance aux victimes des guerres à l’Est (70 millions USD), le gisement de Kamfundwa (90 millions USD), et la construction de l’Arena de Kinshasa (126 millions USD), figurent également sur cette liste accablante. Le projet d’impression des cartes d’identité biométrique, avec un budget de 697 millions USD (20 millions déjà payés), et l’achat de chinchards pour 6 millions USD, sont également cités comme des exemples de dilapidation.
Les détournements présumés incluent encore le projet de réhabilitation de la voirie de Kinshasa, avec un budget de 32 millions USD, dont Alexis Gisaro, ministre des ITPR, serait le responsable, ainsi que l’impression des bulletins scolaires, qui aurait coûté 32 millions USD, selon les accusations visant l’ex-ministre Tony Mwaba et son entourage.
La campagne de l’ODEP et de la LICOCO s’inscrit dans une volonté de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de la gestion rigoureuse des fonds publics et de promouvoir une gouvernance responsable.