L’audience opposant le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) Florimond Muteba à Madame Lydie Omanga de l’ARPTC s’est tenue ce lundi 04 novembre au Tribunal de Paix d’Assosa. Cette affaire, relevant du domaine pénal, a débuté par une contestation procédurale.
Les avocats du Professeur Florimond Muteba ont plaidé une exception de non-saisine, s’appuyant sur l’article 59 du Code de Procédure Pénale. Ils ont argué que la notification de l’exploit aurait dû être remise en main propre à la partie citée, compte tenu de la nature pénale du dossier. En contrepoint, la défense de Lydie Omanga a affirmé que l’exploit avait bien été déposé à l’adresse du bureau du PCA de l’ODEP.
La Procureure, appelée à se prononcer, a rejoint la position de la défense, citant également l’article 59 pour souligner l’irrégularité de la procédure et suggérant que le tribunal se déclare non saisi.
Après une suspension de l’audience pour délibération, le tribunal a finalement déclaré être saisi de l’affaire. Les parties ont convenu d’un renvoi de deux semaines, leur permettant ainsi de préparer leurs arguments.
Cette action en justice fait suite à des révélations troublantes du Professeur Muteba, qui a mis en lumière que, de 2021 à 2023, les sept membres du collège dirigeant de l’ARPTC ont perçu près de 18,6 millions de dollars américains, le tout dans une grande opacité.
L’enquête de l’ODEP, publiée en août dernier, a révélé au peuple congolais que ces dirigeants se partageaient annuellement 2,3 millions de dollars, soit une moyenne de 340 000 dollars par mois et par individu. Le président du collège, quant à lui, empoche 439 471 dollars mensuels, tandis que le membre le moins bien loti reçoit tout de même 319 321 dollars, des montants qui dépassent de plus de dix fois les émoluments des députés et sénateurs.