À l’initiative de la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF), des acteurs de la société civile venus de tous horizons se réunissent depuis jeudi 7 novembre, à Kinshasa, pour débattre de l’urgence de doter la République Démocratique du Congo d’une loi destinée à protéger les lanceurs d’alerte. Cette initiative vise à lutter contre la corruption endémique qui touche quasiment toutes les strates de la population.
Cette conférence a pour objectif de sensibiliser les participants au rôle important des lanceurs d’alerte dans la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance. Elle permet également aux participants d’ausculter le cadre juridique et institutionnel existant en RDC, souvent jugé insuffisant pour protéger ces acteurs essentiels.
Le directeur Afrique de l’Ouest et francophone de PPLAAF, Jimmy Kande, a souligné l’importance pour les autorités politiques de reconnaître le rôle indispensable des lanceurs d’alerte.
Les intervenants à ces assises ont mis en relief la nécessité de créer un environnement propice au signalement d’irrégularités. En sus de la loi sur les lanceurs d’alerte, les participants ont évoqué l’importance d’une législation sur l’accès à l’information et la transparence, ainsi que la nécessité d’une justice robuste.
Le porte-parole du CNPAV, Jean-Claude Mputu, a appelé à la création d’agences dédiées, capables de protéger efficacement les lanceurs d’alerte. « Leur rôle est vital pour notre société et doit être sauvegardé par l’État », a-t-il affirmé.
En parallèle, la PPLAAF soutient des lanceurs d’alerte tels que Gradi Koko et Navy Malela, condamnés à mort pour avoir dénoncé des pratiques corruptives. Jean Claude Mputu a exprimé l’espoir que cette conférence permettra de jeter les bases d’une législation solide, protégeant les lanceurs d’alerte et contribuant à faire reculer ce fléau qu’est la corruption.
Intervenant à l’ouverture de cette conférence internationale, l’ambassadeur de Suède en RDC Joachim Vaverka a souligné que la lutte contre la corruption est une préoccupation majeure dans son pays. La Suède s’engage à soutenir les initiatives de transparence et de responsabilité, essentielles pour restaurer la confiance et protéger les plus vulnérables.
Face aux immenses défis que pose la corruption, l’instauration d’une loi de protection des lanceurs d’alerte apparaît comme un enjeu essentiel pour l’avenir de la RDC. Les acteurs présents à cette conférence manifestent une volonté collective de faire bouger les lignes et de s’engager résolument sur la voie de la transparence et de la bonne gouvernance.
Dostin Eugène LUANGE