Le président de la République, Félix Tshisekedi, clame, urbi et orbi, la maladie qui gangrène la justice congolaise, comme il l’a récemment fait lors des États généraux de la justice à Kinshasa. Pourtant, cette vision est contestée par le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba.
Pour le PCA de l’ODEP, loin d’être « malade », le système judiciaire congolais est surtout utilisé à des fins politiques par Tshisekedi lui-même. Il cite l’exemple de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, dont les projets d’infrastructures ont été entachés par des allégations de mauvaise gestion. « Le classement sans suite de l’affaire Kazadi, lié aux forages et lampadaires, est révélateur de cette instrumentalisation. »
Pour corroborer ses affirmations, Florimond Muteba évoque son propre parcours judiciaire dans l’affaire qui l’oppose à la vice-présidente de l’Autorité de Régulation de Poste et de Télécommunication en RDC (ARPTC), où il a constaté l’influence extérieure sur les décisions des magistrats. Lors d’une audience, il a été frappé de voir des juges consulter des interlocuteurs par téléphone avant de statuer.
De son avis, peu importe les recommandations issues des États généraux, l’instrumentalisation de la justice demeure la contrainte majeure.