La République Démocratique du Congo et le Fonds Monétaire International (FMI) ont conclu, mercredi 13 novembre, un accord important après de longues négociations. Représentée par le ministère des Finances, la RDC bénéficiera de deux programmes triennaux « exceptionnels » qui s’élèvent à plus de 2,8 milliards USD.
Cet accord comprend le Programme Triennal Formel (FEC) d’une valeur de 1,75 milliard USD et un programme consacré à la transition climatique, chiffré à 1,1 milliard USD. Dans une annonce faite en présence du président de la République et du ministre des Finances, le chef de Mission du FMI, Calixte Ahokpossi, a confirmé cet accord au niveau des services pour les deux programmes.
Un fait notable est que, pour la première fois, plus de 800 millions de dollars des allocations du FEC seront destinés à un appui budgétaire. Cette décision témoigne de la confiance renouvelée du FMI envers le gouvernement congolais, comme l’a souligné le ministère des Finances.
Sous la direction de Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, les négociations, qui ont duré plus de deux semaines, ont été marquées par des échanges intenses avec les experts du FMI. Ces discussions ont porté sur des sujets importants tels que la gestion des dépenses urgentes, le niveau de l’enveloppe salariale des fonctionnaires, ainsi que les réformes structurelles nécessaires.
Cependant, l’accord n’est pas exempt de critiques. Dans une étude co-écrite avec le professeur Jean Paul Tsasa et publiée dans la revue Congo Challenge, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo a dénoncé la complaisance du FMI face aux détournements de fonds en RDC. Il a décrit l’institution de Bretton Woods comme un « faux médecin » qui ne parvient pas à imposer des conditions strictes, malgré les manquements constatés.
Cet accord avec le FMI représente une étape significative pour la RDC, mais il soulève également des interrogations sur la gouvernance et l’utilisation des fonds dans un pays où la transparence reste un défi majeur.
Dostin Eugène LUANGE