La République Démocratique du Congo a récemment conclu un accord préliminaire avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour un nouveau programme économique et financier triennal, soutenu par la FEC, d’un montant d’environ 1,77 milliard de dollars. Parallèlement, un programme axé sur la lutte contre le changement climatique, soutenu par la FRD, a été établi pour un montant additionnel d’environ 1,1 milliard de dollars, en attente d’approbation par la Direction générale et le Conseil d’administration du FMI.
Néanmoins, l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, émet de vives réserves quant à l’impact réel de cette collaboration sur le développement économique du pays. De son avis, “le FMI joue un rôle paradoxal en contribuant à l’accroissement de la pauvreté et à l’endettement excessif de la RDC”.
Dans une interview accordée vendredi à la Radio onusienne, ce député national a souligné que le taux d’inflation moyen a explosé, passant de 3,9 % entre 2012 et 2016 à 16,8 % aujourd’hui. Pour lui, cette situation est révélatrice d’une gestion économique qui échoue à répondre aux besoins fondamentaux de la population.
Matata Ponyo reconnaît que le FMI ne gère pas directement le pays, mais il déplore le manque de rigueur dans la gestion des finances publiques, que l’institution est censée promouvoir.
Il met également en garde contre l’endettement croissant de la RDC. « Dans quelques années, ce sera le même FMI qui qualifiera notre pays de très endetté. En moins de six ans, la dette publique a doublé, atteignant près de 7 milliards de dollars de dette extérieure. »
Il convient de rappeler que lors de la conclusion de cet accord, le FMI a exhorté les autorités congolaises à intensifier leurs efforts pour améliorer la gouvernance, combattre la corruption et favoriser un environnement des affaires propice à une croissance économique durable. Mais pour Matata Ponyo, ces promesses ne suffisent pas à masquer les défis pressants auxquels la RDC est confrontée.
Dostin Eugène LUANGE