La Norvège s’engage à partager son expertise en aquaculture, notamment sur les moyens d’augmenter la production de poisson en République Démocratique du Congo et en Afrique. C’est ce qu’a déclaré Odd Molster, l’ambassadeur de Norvège en RDC, lors d’un séminaire organisé hier, mercredi 27 novembre, à Kinshasa, en collaboration avec le Conseil norvégien des produits de la mer.
Ce séminaire portait sur le développement de l’aquaculture, la pêche industrielle et l’état du commerce du poisson séché et salé, communément appelé « makayabu ». Cette rencontre a été l’occasion d’explorer les opportunités de développer une industrie aquacole en RDC et en Afrique. Les participants ont également discuté des implications du nouveau décret visant à supprimer la TVA et réduire les taxes sur les produits alimentaires essentiels, y compris le makayabu. Ces mesures ouvrent des perspectives tant pour les exportateurs norvégiens que pour les importateurs congolais.
En ouvrant le séminaire, l’ambassadeur Odd Molster a souligné que les relations commerciales entre la Norvège et la RDC sont principalement dominées par les exportations de poisson, notamment le lieu noir salé et séché, communément appelé « makayabu ». « Ce séminaire représente une première contribution de la Norvège à ce secteur prometteur », a-t-il affirmé.
« C’est un plaisir de constater que ce produit est très apprécié, consommé lors de nombreuses occasions importantes, et qu’il constitue une excellente source de protéines, essentielle pour la sécurité alimentaire », a-t-il ajouté.
Réduction des taxes : une solution aux défis d’acheminement
M. Molster a également salué la volonté du gouvernement congolais de réduire les taxes afin de faciliter l’acheminement du makayabu directement vers la RDC à des prix plus accessibles. « Ce commerce comporte des défis. Il serait bénéfique qu’une plus grande quantité de makayabu destinée à la RDC ne transite pas par les pays voisins », a-t-il précisé.
Le diplomate norvégien a comparé le secteur de la pêche et de l’aquaculture à un œuf Kinder Surprise, symbolisant trois bénéfices simultanés : le développement économique, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la création d’emplois. « Nous pensons qu’il y a de la place pour les deux : le commerce du poisson et l’augmentation de la production nationale en RDC », a-t-il conclu.
Un écho favorable du gouvernement congolais
Le ministre congolais de la Pêche et de l’Élevage, Jean-Pierre Tshimanga, a salué cette initiative, la qualifiant de reflet de la vision du président Félix Tshisekedi, engagé dans la sécurité alimentaire et le développement de l’aquaculture en RDC. « Sous la coordination de la Première ministre Judith Suminwa, le gouvernement nourrit l’ambition légitime de repositionner la RDC sur l’échiquier mondial en matière d’aquaculture », a-t-il déclaré.
Jean-Pierre Tshimanga a précisé que son ministère s’appuie sur quatre axes stratégiques pour développer durablement l’aquaculture : améliorer l’efficacité des systèmes de production, renforcer les services de vulgarisation, former les acteurs du secteur, et promouvoir des cadres institutionnels adaptés. « Nous invitons la RDC à emboîter le pas à la Norvège, tout en restant ouverte à des échanges fructueux avec le royaume norvégien dans ce domaine », a-t-il ajouté.
La journée a été marquée par plusieurs interventions d’experts du secteur, mettant en lumière les ambitions, les défis et les opportunités liés à l’aquaculture en Afrique et en RDC. Le rôle stratégique des exportations norvégiennes de fruits de mer, notamment vers l’Afrique, a également été abordé, soulignant le potentiel d’un partenariat renforcé entre la Norvège et la RDC.
Tricya MUSANSI, CP