L’échec de la réunion tripartite regroupant la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et l’Angola, prévue le 15 décembre 2024, a exacerbé les tensions entre Kinshasa et Kigali. En effet, Paul Kagame et sa délégation n’ont pas effectué le déplacement dans la capitale angolaise où Félix Tshisekedi et le facilitateur Joao Lourenço l’attendaient.
Lors d’un briefing organisé par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a fait le point sur les avancées du processus de paix initié à Luanda. Elle a souligné que le boycott du pays de Paul Kagame témoigne d’une volonté de maintenir son soutien au M23, allant à l’encontre de tout accord pacifique.
Au cours de cet exercice de recevabilité, la ministre des affaires étrangères a rappelé les différentes étapes du processus en 2024, incluant :
- En juillet, un cessez-le-feu signé entre la RDC et le Rwanda.
- Le 5 novembre, l’établissement de mécanismes de vérification pour surveiller la mise en œuvre du cessez-le-feu.
- Le 25 novembre, la signature d’un concept d’opération, engageant le Rwanda à retirer ses troupes de la RDC et la RDC à neutraliser les FDLR.
- Le 14 décembre, la septième réunion visant à finaliser le rapport de facilitation.
Thérèse Kayikwamba a également souligné la mauvaise foi persistante du Rwanda. « Depuis le lancement du cessez-le-feu le 4 août, nous avons été témoins de violations répétées, notamment par la présence des forces rwandaises en RDC, en totale contradiction avec le droit international », a-t-elle ajouté.
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, les actions du président rwandais évoquent une forme de paternité exercée par le M23, soulignant ainsi la complexité de la situation régionale.
Lors des discussions préparatoires de cette tripartite, Kigali a conditionné la signature d’un accord à l’engagement de Kinshasa à dialoguer avec le M23. Une condition rejetée par la RDC, qui considère que cette demande légitime les actions armées du groupe rebelle.
De ce fait, la situation dans l’Est de la RDC reste critique. Le M23 contrôle désormais de vastes zones dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Lubero, doublant sa présence territoriale depuis 2012, selon un rapport présenté par Bintou Keita au Conseil de sécurité de l’ONU.
Dostin Eugène LUANGE