La situation de Congo Airways, la compagnie aérienne nationale de la République Démocratique du Congo, est devenue alarmante, illustrant l’échec d’un projet qui devait symboliser le progrès et la connectivité du pays.
Depuis sa création en 2014, Congo Airways a traversé de nombreuses turbulences, mais les récents événements soulignent une crise sans précédent. Le 16 décembre 2024, un vol prévu de Kinshasa à Kisangani a été reporté sans préavis aux passagers, qui ont appris par des sources externes que leur vol initialement programmé à 7h30 ne décollerait qu’à 18h.
Cette situation a engendré une perte de temps considérable pour les clients, déjà frustrés par l’amateurisme de la compagnie.
À l’arrivée à Kisangani, une nouvelle désillusion attendait les passagers : leurs bagages avaient été laissés à Kinshasa. Ce manquement illustre non seulement l’incompétence opérationnelle de Congo Airways, mais aussi un mépris flagrant pour ses clients. Les voyageurs, qui avaient déjà perdu une journée entière, se sont retrouvés sans leurs effets personnels, aggravant leur frustration.
« Vos bagages vont arriver demain par le vol de Servair dans l’après-midi », est le seul message annoncé par un agent de la compagnie aérienne. « C’est une véritable déception, un calvaire pour nous », s’est plaint un passager en colère.
D’abord restés bloqués à l’aéroport international de Ndjili sans aucune prise en charge, ces passagers, dont plusieurs délégations ministérielles venues pour le forum pour la paix entre le Mbole et le Lengola, ont vu leur situation s’aggraver à leur arrivée à Kisangani dans la nuit.
Les problèmes de Congo Airways ne sont pas nouveaux. La compagnie a été suspendue par le ministère du Portefeuille en octobre 2024 en raison de soupçons de mauvaise gestion financière. Le directeur général et son adjointe ont été mis à l’écart alors que des accusations de surendettement et d’inefficacité circulaient.
Malgré des promesses gouvernementales de soutien et un plan quinquennal pour relancer la compagnie, les résultats restent décevants.
Actuellement, Congo Airways ne dispose que d’un seul appareil opérationnel en leasing, tandis que ses autres avions sont immobilisés pour des problèmes techniques.
Les attentes étaient élevées après l’annonce d’un plan d’acquisition de nouveaux avions. Cependant, les retards dans la livraison et les problèmes financiers ont entravé toute avancée significative. Les passagers sont désormais confrontés à une réalité où la fiabilité des vols est mise en question.
Pourtant, le gouvernement congolais continue d’affirmer son engagement envers la relance de Congo Airways. Des discussions avec des partenaires internationaux pour louer des avions sont en cours, mais jusqu’à présent, aucun progrès tangible n’a été réalisé.
Les employés de la compagnie expriment également leur mécontentement face aux retards dans le paiement des salaires et aux conditions de travail précaires. La grève des agents a été évoquée comme une possibilité si aucune mesure n’est prise rapidement pour améliorer la situation.
Congo Airways apparaît comme un symbole d’échec dans le secteur aérien congolais. Alors que le pays aspire à se moderniser et à se connecter au reste du monde, la compagnie aérienne nationale semble être un frein plutôt qu’un moteur de développement.
Il est temps pour le gouvernement congolais d’envisager une restructuration complète ou même la fermeture définitive de Congo Airways si aucune solution viable n’est trouvée rapidement. Les passagers méritent une compagnie aérienne digne de ce nom, capable d’assurer leurs déplacements en toute sécurité et fiabilité.
CP