Le gouvernement congolais envisage d’étendre la peine de mort pour punir les détourneurs de deniers publics, une mesure qui vise à protéger le trésor national.
Le ministre de la Justice et Garde des sceaux Constant Mutamba, l’a fait savoir lundi 6 janvier au cours d’un briefing presse co-animé avec le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, sur le banditisme urbain.
Avant d’appliquer cette mesure, le gouvernement prévoit d’établir un Parquet financier, inspiré du modèle français. Ce dernier sera en lien direct avec la chambre économique et financière auprès de chaque juridiction de jugement.
« Nous allons élargir la peine de mort à ceux qui détournent les deniers publics. L’instruction du magistrat suprême sur la création du Parquet financier sera mise en œuvre. Une fois ce Parquet en place, notre réforme inclura la peine de mort comme sanction pour les détourneurs de fonds. Nous veillons à ce que quiconque vole un denier de l’État soit condamné à mort et exécuté », a déclaré le ministre Mutamba.
Contrairement aux opérations précédentes, cette initiative vise à être véritablement dissuasive, a expliqué le ministre. « Autrefois, les coupables étaient simplement arrêtés, puis négociaient leur libération. Nous ne tolérerons plus cela », a-t-il ajouté.
Alerte aux parents
Dans le même ordre d’idées, Constant Mutamba a également mis en garde les parents des jeunes impliqués dans le banditisme urbain, souvent appelés « kuluna ». Il a souligné que le gouvernement déploie des efforts considérables pour encadrer ces jeunes, malgré les manipulations et infiltrations par des gangs.
« Certains parents encouragent même le banditisme. Quand leurs enfants volent ou commettent des crimes, ils cachent ces derniers. Ces parents seront également poursuivis pour complicité de banditisme urbain », a-t-il averti.
La stratégie du gouvernement consiste à traduire tous les criminels devant les juridictions, qu’elles soient militaires ou civiles. En ce qui concerne la juridiction militaire, le ministre a indiqué qu’ils s’appuieront sur l’article 157 du Code pénal militaire ainsi que sur d’autres dispositions pertinentes. Les actes des kuluna seront considérés comme des crimes de terrorisme, conformément au Code militaire.
Dostin Eugène LUANGE