Que compte faire le gouvernement congolais après la publication du nouveau rapport à mi-parcours du groupe d’experts des Nations-Unies sur la République démocratique du Congo ? Telle est la question lancinante que se pose la population congolaise.
Intervenant, jeudi 9 janvier, au cours d’un briefing presse animé par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a annoncé que Kinshasa envisage de recommander des sanctions ciblées contre le Rwanda, dans le cadre des activités du comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU.
“Nous allons adresser des recommandations spécifiques au comité des sanctions des Nations-Unies. Il s’agit des sanctions individuelles. Nous allons dresser une liste d’individus qui, selon nous, doivent être sanctionnés, et le régime des sanctions des Nations-Unies le permet. Nous allons aussi recommander des mesures pour punir le Rwanda dans le cadre de ce qui est déjà fait et ce qui existe dans le cadre des activités du comité de sanctions et du Conseil de sécurité,” a déclaré la ministre des Affaires étrangères.
La RDC ne se contente pas de dénoncer; elle appelle également ses « partenaires et alliés » à rendre des comptes. Kinshasa se dit fatiguée du silence complice de certains États, qui, selon elle, ont permis au Rwanda de perpétrer des actes de violence et de pillage pendant des décennies.
“L’histoire ne sera pas généreuse par rapport à leur silence. Ils devront assumer cette responsabilité, tout comme nous assumons la nôtre en parlant et en usant de tous les moyens : la diplomatie, qui parle et négocie ; l’armée a aussi ses moyens, et il y a une pluralité des démarches qui sont menées au niveau de notre gouvernement pour assurer que nos intérêts sont protégés,” a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner.
Un rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC, dont le mandat a été renouvelé par la résolution 2738 (2024) du Conseil de sécurité, a révélé que plus de 150 tonnes de coltan ont été frauduleusement exportées vers le Rwanda. Ce coltan a été mélangé à la production rwandaise, entraînant une contamination alarmante des chaînes d’approvisionnement minérales de la région des Grands Lacs.
Dostin Eugène LUANGE