La première ministre, Judith Suminwa Tuluka, exprime une vive opposition à l’arrêté pris par le ministre du travail et de l’Emploi, Ephaim Akwakwa, relatif à l’ajustement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG).
De l’avis de la cheffe du gouvernement, cette décision, qui prévoit le doublement du SMIG de 7 000 à 14 000 FC, ne respecte guère les procédures légales et pose des questions de compétence.
Dans une correspondance datée du 10 janvier 2025, Judith Suminwa a enjoint ce ministre de reporter l’arrêté en raison de « vice de forme et d’incompétence matérielle ». Elle a souligné l’importance d’impliquer toutes les parties prenantes, y compris le Conseil National du Travail, pour garantir une approche concertée et conforme aux exigences légales.
“Monsieur le Ministre, je vous informe avoir reçu, en date du 02 janvier 2025, votre lettre référencée CAB/MINET/EAN/JDO/937/12/2024, datée du 31 décembre 2024, par laquelle vous me transmettez l’Arrêté Ministériel mieux identifié en la matière. En réaction, je note que ledit Arrêté n’a pas respecté toute la procédure requise en la matière. Par conséquent, je vous instruis de le rapporter, pour vice de forme et incompétence matérielle de l’auteur (…). Je vous demande de me présenter, dans les plus brefs délais, les éléments pertinents et nécessaires à la prise du Décret sur le SMIG, en impliquant, cette fois-ci, toutes les parties prenantes, notamment le Conseil National du Travail pour un avis préalable”, lit-on dans la correspondance de la première ministre adressée au ministre de l’Emploi et du Travail.
La Première ministre a également appelé à la prudence, demandant des mesures pour préserver la paix sociale dans un secteur déjà sensible. Son appel fait écho aux préoccupations exprimées par des experts, dont le Dr Jean-Michel Kumbu Ki Ngimbi, qui a souligné dans une tribune que la fixation du SMIG relève des compétences des provinces et que son application sur le terrain pourrait poser des défis majeurs.
Il avait mis en garde contre un goulot d’étranglement inévitable entre la détermination d’un taux et son application sur le terrain.
Cet expert avait insisté sur le lien direct entre le SMIG et le pouvoir d’achat, affirmant que la Constitution a judicieusement attribué cette compétence aux provinces.
Dostin Eugène LUANGE