L’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo, peint un tableau sombre de l’action du gouvernement Suminwa sur le plan socio-économique en 2024.
Intervenant lundi sur les ondes de la radio Onusienne, ce député national et autorité morale du parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), formation politique de l’opposition, a mis en évidence plusieurs indicateurs macroéconomiques révélateurs de la situation critique du pays.
Matata Ponyo critique notamment l’augmentation du taux d’inflation, le retard dans le paiement des salaires des fonctionnaires et le non-règlement des frais de fonctionnement.
« Le bilan de madame Suminwa en 2024 est largement négatif et je ne vais pas y aller par des faux-fuyants. Je vous donne quelques indicateurs macroéconomiques : le taux d’inflation en 2024 est d’environ 11 %. Un taux d’inflation élevé dans un pays en développement est une contre-performance remarquable ; car, comme vous le savez, un taux d’inflation est une taxe implicite que le gouvernement applique sur les revenus des Congolais. Vous le savez très bien, tous les Congolais : les fonctionnaires de l’État, les médecins, les infirmiers, les professeurs, tout ce monde-là touche son salaire en franc congolais. Et lorsque vous avez un taux d’inflation de 11 %, cela veut dire qu’il y a eu un prélèvement forcé du gouvernement Suminwa sur les revenus du peuple congolais qui n’a pas le privilège d’avoir des ressources en devise », a déclaré Matata Ponyo.
Abordant le sujet du taux de change, cet ancien premier ministre a noté que, nonobstant les efforts, celui-ci est passé de 2 686 à 2 863 d’ici fin décembre 2024, ce qui correspond à un taux de dépréciation de près de 7 %. Selon lui, cela signifie que même ceux qui gardent leurs économies en monnaie nationale subissent une perte de valeur.
En séjour à Kindu, son fief électoral, l’homme à la cravate rouge a dénoncé le paiement aléatoire des salaires. « Autrefois, nous nous assurions que les salaires étaient versés le 15 de chaque mois. Aujourd’hui, les gens sont payés à l’improviste. L’accumulation des arriérés finance facticement la stabilité du taux de change. Les salaires ne sont pas régulièrement versés, les investissements font défaut, et les frais de fonctionnement ne sont pas réglés. Le bilan est désastreux, surtout en raison des nombreuses grèves qui paralysent l’administration publique », a-t-il laissé entendre.
Dostin Eugène LUANGE