La guerre qui oppose la République démocratique du Congo au Rwanda, déguisé en M23, a atteint son paroxysme. En sus des opérations militaires, elle se déroule désormais sur le front diplomatique.
Le gouvernement congolais, par l’entremise de la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a appelé, dimanche, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à mettre sous embargo tous les minerais étiquetés Rwanda.
Lors de la session d’urgence du Conseil de sécurité consacrée à la crise en République démocratique du Congo, ce membre du gouvernement, Suminwa, a évoqué le pillage massif de coltan, affirmant que plus de 150 tonnes sont extraites illégalement chaque mois sous le contrôle des RDF et du M23. Elle a accusé ces forces d’avoir établi une administration parallèle dans les zones minières, finançant ainsi leurs activités militaires.
La République démocratique du Congo a appellé également le Conseil de sécurité de l’ONU à ordonner la fin des hostilités de la part du Rwanda et à exiger le retrait des troupes rwandaises, ainsi qu’à imposer des sanctions ciblées contre les décideurs politiques rwandais. Il devra aussi instaurer un régime de notification pour toute vente d’armes au Rwanda.
De l’avis de Thérèse Kayikwamba, le Rwanda se prépare à orchestrer un carnage à ciel ouvert. Elle a ainsi dénoncé des actes visant à déstabiliser la région, notamment le ciblage des civils, le pillage des ressources et les attaques contre des Casques bleus.
La ville de Goma, a-t-elle ajouté, est désormais sous pression avec des coupures d’eau et d’électricité, des routes bloquées et l’utilisation de brouilleurs GPS, mettant en danger les vols civils et humanitaires. « Le 19 janvier, une roquette a frappé un hôpital de Médecins sans frontières à Masisi-Centre, blessant deux humanitaires », a-t-elle ajouté, qualifiant ces actes de violations flagrantes du droit international.
La ministre des affaires étrangères a également appelé la communauté internationale à soutenir le processus de Luanda, tout en avertissant que l’intransigeance du Rwanda saperait les efforts de paix.
En parallèle, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné l’escalade de la violence constatée ces derniers jours dans la partie orientale de la République démocratique du Congo, invitant le Rwanda à cesser d’apporter son soutien aux rebelles du M23.
Il réaffirme le soutien des Nations Unies au processus de Luanda et appelle à une reprise immédiate des négociations dans ce cadre’’, a insisté le Secrétaire général, Antonio Guterres.
Dostin Eugène LUANGE