La République démocratique du Congo (RDC), par le truchement du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a appellé ce vendredi 7 février 2025 lors de la session spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, à la création d’une commission internationale d’enquête sur les graves violations des droits de l’homme perpétrées à Goma.
En clair, Kinshasa exige que la communauté internationale prenne ses responsabilités face aux horreurs commises par l’armée rwandaise et ses supplétifs du Mouvement du 23 mars (M23) et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC).
Dressant un tableau sombre des atrocités survenues dans l’Est du pays, le ministre Patrick Muyaya a dénoncé les bombardements indiscriminés visant des camps de déplacés et des zones d’habitation civiles. Cela a aggravé une crise humanitaire déjà catastrophique.
« Ces attaques ont délibérément ciblé des populations vulnérables, en violation flagrante des principes fondamentaux du droit international humanitaire. Les forces de défense rwandaises et leurs alliés ont transformé des zones de refuge en cibles militaires, mettant en péril la vie de milliers d’innocents, notamment des femmes et des enfants », a-t-il déclaré.
Selon les chiffres de l’ONU, l’occupation de Goma a fait au moins 3 000 morts et plus de 3 000 blessés. Des crimes abominables, tels que des exécutions sommaires, des viols de masse touchant au moins 200 femmes et le recrutement forcé d’enfants, ont été documentés.
Face à cette situation dramatique, la RDC réclame la mise en place immédiate d’une commission internationale d’enquête sous l’égide des Nations unies.
« Cette commission devra établir la vérité sur les responsables de ces crimes et recommander des mesures pour les traduire en justice », a insisté Patrick Muyaya.
Kinshasa exhorte également la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour prévenir de nouvelles violations et mettre fin au soutien du Rwanda aux groupes armés.
L’intervention du gouvernement congolais à Genève constitue un cri d’alarme et un appel à l’action. La RDC attend désormais une réponse forte du Conseil des droits de l’homme et des grandes puissances. La mise en place de la commission d’enquête sera un premier test de la volonté internationale à faire respecter le droit et à mettre un terme à l’impunité dans l’Est du Congo.
Dominique MALALA