Le président rwandais, Paul Kagame, constitue à ce jour l’obstacle majeur qui entrave la paix en République Démocratique du Congo. En témoigne d’ailleurs son refus de participer au sommet de Luanda, organisé en décembre 2024.
C’est ce qu’a affirmé le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, lors d’un briefing presse, organisé lundi à Kinshasa. De l’avis du porte-parole du gouvernement congolais, l’escalade actuelle du conflit aurait pu être évitée si le président Kagame avait participé à ce sommet.
« Il est clair et évident que le président rwandais est l’obstacle à la paix, et cela est désormais connu. S’il avait participé à la dernière réunion en Angola dans le cadre du processus de Luanda, nous ne serions pas en train de parler de cette situation. Le sommet conjoint entre l’AEC et la SADC à Dar-es-Salaam a balisé la voie pour un retour à la normale », a-t-il déclaré.

Faisant l’économie de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme (CDH), tenue à Genève, le ministre Patrick Muyaya a déclaré que « le monde entier s’est levé contre le président Kagame », une mobilisation perçue comme une victoire pour le gouvernement congolais.
Le CDH a adopté à l’unanimité une résolution reconnaissant la gravité de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et a pointé le Rwanda du doigt dans cette crise, ouvrant la voie à une mission d’enquête sur les crimes commis depuis janvier 2022.
Le porte-parole du gouvernement a précisé que cette initiative vise à renforcer la responsabilité et à garantir la justice pour les victimes.
« Nous avons démontré au monde entier que les crimes commis en RDC sont d’une extrême gravité. Les États du monde ont clairement désigné le Rwanda comme l’agresseur et exigent son retrait immédiat de notre territoire », a-t-il affirmé.
Dans la foulée, ce membre du gouvernement Suminwa a insisté sur le fait que l’objectif du Rwanda est de maintenir une mainmise sur les richesses de l’Est de la RDC, en alimentant l’instabilité et en soutenant des groupes armés qui sèment le chaos dans la région.
Sur le terrain, la situation à Goma reste critique. Les hostilités ont conduit à un déplacement massif de populations, à des violations des droits humains et à un climat d’insécurité généralisé. L’aéroport de Goma demeure fermé et les activités économiques restent paralysées.
La CENCO et l’ECC, une mission non mandatée
Interrogé sur l’initiative des évêques catholiques de la CENCO et des responsables de l’Église du Christ au Congo (ECC), le ministre a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une mission mandatée par le président Félix Tshisekedi.
« Ce qui me dérange, c’est que je n’ai pas entendu ces dignitaires de l’Église condamner clairement les massacres de Goma. Avant d’entreprendre toute démarche, il est essentiel de dénoncer l’injustice dont souffrent nos populations », a-t-il renchéri.
Alors que la pression internationale sur Kigali s’accroît, la RDC poursuit son engagement sur les fronts diplomatique, médiatique et militaire afin d’obtenir une solution durable à cette guerre d’agression.
Dominique MALALA