Le gouvernement congolais a adressé, mercredi 12 février 2025, une lettre officielle à la Formule 1, demandant l’arrêt des discussions concernant l’organisation d’un Grand Prix à Kigali. Cette demande intervient alors que les tensions entre la RDC et le Rwanda atteignent un niveau critique, marqué par l’occupation d’une portion du territoire congolais par les forces rwandaises.
Dans cette correspondance, la ministre d’État, ministre des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, s’adresse directement au Président Directeur Général de la F1, Stefano Domenicali, dénonçant le soutien du Rwanda aux violences qui ont déplacé plus de 700 000 personnes depuis le début de l’année.
Ce membre du gouvernement souligne que la responsabilité du Rwanda dans ce conflit n’est plus à prouver, citant un rapport des Nations Unies qui confirme la présence de 4 000 soldats rwandais en territoire congolais. Elle accuse Kigali d’avoir ignoré un cessez-le-feu convenu entre les deux pays et d’avoir orchestré des bombardements meurtriers à Goma, causant près de 3 000 morts selon l’ONU.
«La Formule 1 désire-t-elle vraiment que sa marque soit salie par une association entachée de sang avec le Rwanda ?» interroge la cheffe de la diplomatie congolaise, appelant les organisateurs du championnat à ne pas cautionner, par leur présence, les agissements de ce qu’elle qualifie de «régime autocratique et expansionniste».
Un autre point soulevé dans la lettre concerne l’origine des financements permettant au Rwanda d’accueillir un Grand Prix. La RDC accuse son voisin d’alimenter son économie à hauteur d’un milliard de dollars par an grâce au pillage des minerais de l’Est du Congo, une pratique dénoncée par plusieurs rapports d’experts onusiens.
Si la RDC se réjouit de voir la F1 s’intéresser à l’Afrique, elle insiste sur le fait que Kigali ne doit pas être l’unique option. La Ministre d’État plaide ainsi pour la candidature de l’Afrique du Sud, un pays dont les soldats ont été envoyés en mission de maintien de la paix en RDC et ont payé le prix de leur engagement face aux exactions rwandaises.