Le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a pris la décision de classer tous les sites miniers situés dans les territoires de Masisi, dans la province du Nord Kivu, et de Kalehe, dans le Sud-Kivu, en zone rouge.
Ce classement concerne spécifiquement les secteurs de Rubaya et de Nyabibwe, en réponse à l’exploitation illégale des minerais orchestrée par l’armée rwandaise, visant à financer la guerre d’agression contre la République Démocratique du Congo.
Cette qualification, qui prendra effet pour une durée de six mois, découle d’une analyse approfondie des chaînes d’approvisionnement, jugées comme les principales sources de financement de cette guerre. Le ministre des Mines a souligné que « le gouvernement de la RDC doit reconsidérer les statuts de certains sites miniers », en vertu de l’arrêté signé le 12 février.
“Constatant que ces chaînes d’approvisionnement illégales constituent la source principale du financement de cette guerre d’agression et d’occupation, il échet que le gouvernement de la République Démocratique du Congo reconsidère les statuts de certains sites miniers. Tous les sites miniers situés dans les territoires de Masisi et de Kalehe, respectivement dans le secteur de Rubaya et le secteur de Nyabibwe, repris dans la liste en annexe, sont qualifiés rouges”, indique l’arrêté du ministre des Mines signé le 12 février.
Les sites classés en rouge pourront faire l’objet d’audits indépendants, pouvant être initiés soit par le ministère des Mines, soit par des organismes internationaux tels que l’ONU, l’OCDE ou la CIRGL, afin de garantir la conformité avec les normes de certification en matière de minerais.
Le gouvernement congolais met en évidence les conséquences graves de l’exploitation illégale des ressources minières par des forces négatives, qui contreviennent au cadre légal de la RDC et aux principes du « Manuel du mécanisme régional de Certification MRC de la CIRGL » ainsi qu’aux directives de l’OCDE sur les chaînes d’approvisionnement responsables.
Le rapport des experts des Nations Unies, publié le 27 décembre 2024, a également révélé un soutien logistique de l’armée d’un État membre de la CIRGL aux forces négatives dans l’Est du pays, aggravant ainsi la situation sécuritaire et économique.
Face à cette situation, le ministre des mines a chargé plusieurs responsables, dont le Secrétaire général et l’Inspecteur général aux Mines, de veiller à l’application de cet arrêté, qui entre en vigueur immédiatement.
Robert BUTARE