L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) lance un appel de fonds de plus de 40 millions de dollars pour aider les personnes déplacées dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, selon une dépêche de cette organisation consultée par DosEco.cd.
En effet, ces derniers jours, la poursuite des combats dans l’est de la RDC s’est traduite par une détérioration rapide de la situation humanitaire au Burundi voisin, où les équipes du HCR rapportent des arrivées quotidiennes de plus en plus nombreuses à la frontière nord-ouest avec la RDC. Les nouveaux arrivants franchissent souvent cette frontière au péril de leur vie en utilisant des embarcations de fortune pour traverser la rivière Rusizi.
Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, rien que durant la journée de mercredi, plus de 9 000 personnes sont arrivées, fuyant ce qu’elles décrivent comme « une situation de plus en plus désastreuse de l’autre côté de la frontière ».
Depuis le début du mois, plus de 40 000 ressortissants congolais, en majorité des femmes et des enfants, sont arrivés au Burundi.
« Ce nombre est susceptible d’augmenter à mesure que les hostilités en RDC se déplacent vers la ville d’Uvira, près du principal point de passage officiel de la frontière avec le Burundi », s’est inquiétée vendredi, depuis Bujumbura, la Représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
Les personnes qui arrivent sont principalement des Congolais qui ont déjà été déplacés à l’intérieur du pays lors de conflits antérieurs et qui sont maintenant contraints de se déplacer à nouveau en raison de la reprise des affrontements. Certains arrivent d’aussi loin que Goma, à des centaines de kilomètres au nord – « un autre exemple dévastateur de déplacement répété dans la région de l’Afrique de l’Est ».
Sur le terrain, les équipes du HCR constatent « un nombre inquiétant d’enfants » parmi les nouveaux arrivants, beaucoup d’entre eux n’étant pas accompagnés ou ayant été séparés de leur famille dans leur fuite. Les réfugiés décrivent avoir fui des affrontements intenses et des tirs d’armes à feu.
« Nombre d’entre eux ont déclaré qu’ils n’avaient pas assez de nourriture pour survivre et qu’ils n’étaient pas en mesure de continuer à travailler leurs terres », a détaillé Mme Mukanga-Eno.
La grande majorité continue d’arriver par des points de passage non officiels, y compris la rivière Rusizi dans les communes de Rugombo et de Buganda, dans la province burundaise de Cibitoke. De nombreuses familles restent sans abri, exposées aux éléments sous les fortes pluies saisonnières. D’autres s’abritent dans des écoles, des centres de transit et un stade aux services limités.
En collaboration avec les autorités nationales, les réfugiés seront transférés dans les prochains jours vers le site de réfugiés de Musenyi, dans le sud-est du pays, qui a une capacité d’accueil de 10 000 personnes.
Le gouvernement prévoit également d’allouer des terres pour créer des sites supplémentaires. Selon le HCR, il y a un besoin urgent d’abris, de nourriture et de latrines, ainsi que de reloger les nouveaux arrivants dans d’autres sites afin de remédier à la surpopulation.
Plusieurs cas de rougeole ont été confirmés, avec un risque réel de propagation de la maladie étant donné le nombre croissant de personnes dans la région.
Prince OKENDE