Le président de la République, Félix Tshisekedi, a annoncé, samedi 22 février, aux membres de sa famille politique, son projet de formation d’un Gouvernement d’union nationale, symbole d’une coalition nationale contre l’ennemi de la République Démocratique du Congo, lors d’un échange avec des députés et des sénateurs de la majorité.
« Je compte, dans les prochains jours, charger mon conseiller spécial d’inviter d’autres Congolais, acteurs politiques, qui ne portent pas les intérêts étrangers, à venir dans cette coalition que je veux nationale, forte et indivisible, qui fera front face à l’ennemi (…) Celui qui acceptera de prendre la main sera le bienvenu et nous discuterons peut-être de la composition d’un Gouvernement d’union nationale », a déclaré Félix Tshisekedi, lançant ainsi un appel à l’unité nationale.
« Nous appartenons à une seule et unique Nation, c’est la RDC. Nous devons surpasser nos égaux, nos élans tribaux et nous unir, car l’ennemi veut cette division et joue sur cette corde sensible pour ne pas avoir en face de lui des Congolais debout, déterminés. Notre force, c’est d’être déterminés. »
« C’est pour cela que, depuis mon accession à la tête de ce pays, je n’ai cessé de prêcher l’unité entre nous. Au-delà de ce que nous sommes comme ressortissants de telle ou telle tribu, province, cela n’a pas de sens », a martelé le Garant de l’unité nationale.
Le Chef de l’État a fait remarquer à ses compagnons politiques leur mollesse dans la défense du pays agressé par le Rwanda, contrairement au dynamisme affiché lorsqu’il s’agit des enjeux liés au partage.
Des cinq fronts mis en place pour faire face à l’agression rwandaise, cristallisée par le carnage de 8.000 Congolais, le Président Félix Tshisekedi a estimé que le front politique était le plus « décevant » à cause du manque d’engagement des membres de l’Union sacrée de la Nation, la classe politique au pouvoir en République Démocratique du Congo.
Tshisekedi a félicité des acteurs politiques tels que Jean-Pierre Bemba, Jean-Pierre Lihau, Guy Loando et Christophe Mboso, qui n’ont pas attendu un mot d’ordre pour mobiliser.
Il a promis de désigner de nouveaux animateurs du Directoire de cette plate-forme politique après avoir félicité ces acteurs.
Accentuer les efforts diplomatiques
En outre, le Président Tshisekedi s’est réjoui du succès enregistré sur le front diplomatique qui doit se poursuivre sans désemparer.
« Nous engageons certes des victoires sur le plan diplomatique, mais nous devons rester vigilants et actifs. L’ennemi ne va pas lâcher et veut continuer le pillage de nos ressources. Le combat va être rude, mais nous n’allons pas abandonner. Nous devons déboulonner ce système », a-t-il dit.
Agression rwandaise : le Royaume-Uni réitère son soutien à la RDC
Vendredi dans la soirée, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a reçu en audience le ministre britannique des Affaires étrangères, venu lui rassurer du soutien diplomatique du Royaume-Uni face à l’agression rwandaise, à la Cité de l’UA, à Kinshasa.
« Le Chef de la diplomatie britannique, David Lammy, est venu exprimer de vive voix au Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi tout le soutien diplomatique que ce pays apporte à la République Démocratique du Congo (RDC) en ce moment où sa souveraineté et son intégrité territoriale sont mises à mal par le Rwanda », a déclaré la Présidence.
Le Conseil de sécurité des Nations-Unies, réuni en urgence pour la quatrième fois en un mois, a adopté, à l’unanimité vendredi à New York (États-Unis), une résolution appelant le Rwanda, pays agresseur, à se retirer du territoire de la République Démocratique du Congo. Cette résolution, rédigée par la France, a condamné « fermement » pour la première fois Kigali et ses assujettis du M23 qui sèment mort et désolation dans les provinces-martyres du Nord et Sud-Kivu, dans l’est congolais, et a demandé à ceux-ci de « retirer immédiatement et sans conditions préalables leurs troupes de la RDC ».