La coalition Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) et Unis Mouvement Blanc – une organisation de la société civile de lutte contre la corruption-, ont publié lundi 24 février un nouveau rapport intitulé : “Train de vie des institutions en RDC : Le pillage systématique des revenus par les élites politiques” à Kinshasa.
Dans ce document, les auteurs mettent en relief la manière dont les institutions politiques siphonnent les ressources nationales, perçues comme un accaparement des richesses par une élite vorace. Ce rapport offre une nouvelle grille d’analyse sur la prédation qui a gangréné la RDC depuis des années.
Aussi, il présente les écarts entre les fonds alloués au fonctionnement et aux interventions économiques des institutions politiques par rapport aux investissements de l’État dans les secteurs clés de la vie nationale.
À titre d’illustration, le rapport relève que la RDC consomme plus qu’elle n’investit et ne redistribue pas aux citoyens à travers des politiques publiques. Pendant que les dépenses de fonctionnement des institutions et ministères ont été exécutées respectivement à 121,7 % et 85 % au premier semestre de l’année 2024, certaines rubriques budgétaires n’ont pas connu de décaissement, à savoir le financement des réformes, le fonctionnement des services déconcentrés et les bourses d’études. Dans la même période, les dépenses en investissement sur ressources propres ont été exécutées à 29,6 %.
Jimmy Kande, président de Unis Mouvement Blanc a déclaré que la réduction du train de vie des institutions ne doit pas être perçu comme un effort de guerre, mais plutôt comme un impératif. Il a demandé au président de la République, Félix Tshisekedi, de former un gouvernement de 30 membres.
“La réduction du train de vie des institutions ne s’agit pas seulement d’un effort de guerre, mais cela doit être un impératif et une réalité parce que les Congolais vivent, pour la plupart d’entre eux, avec moins de 2 dollars par jour, alors qu’il y a des institutions qui dilapident les deniers publics pour leurs propres intérêts (…). Il est important qu’on harmonise les salaires pour que le suivi puisse être fait correctement. Avoir 30 personnes au gouvernement, c’est beaucoup et ça peut être suffisant”, a déclaré Jimmy Kande.
Aussi, ce rapport montre que la présidence, la Primature, l’Assemblée nationale, le Sénat et les secrétaires généraux consomment l’argent avec des proportions très différentes.
Il préconise que certaines institutions, comme le Sénat ou le CNSA d’une part, et des structures étatiques comme l’INAFORJ et l’École de formation et de recyclage du personnel judiciaire (EFRPJ) d’autre part, soient supprimées en raison notamment de leur caractère obsolète ou des chevauchements qui les caractérisent.
La coalition CNPAV et Unis Mouvement Blanc mettent en exergue la nécessité de passer à un budget-programme et d’assurer la transparence en publiant les salaires et émoluments des agents publics de l’État, sans distinction, conformément aux souhaits du président de la République.
Dostin Eugène LUANGE