Le gouvernement congolais ne ménage aucun effort pour sauver l’éducation de milliers d’enfants se trouvant dans les provinces éducationnelles du Nord et Sud-Kivu, affectées par la crise sécuritaire. À ce jour, le ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté travaille de concert avec les partenaires techniques et financiers afin d’instaurer l’enseignement à distance dans cette partie du pays.
Ces précisions émanent de la ministre de l’Éducation nationale, Raïssa Malu. Au cours d’un briefing presse organisé mardi par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, la patronne de l’Éducation nationale a annoncé aux professionnels des médias l’adaptation du programme national et des examens d’État dans cette partie du pays.
“Le système éducatif est en train de travailler avec les partenaires techniques et financiers pour mettre en place l’enseignement à distance. Maintenant, il faut définir l’essentiel et le voir dans le temps, parce que l’année scolaire est réduite. Ces élèves ont moins d’heures que ceux qui sont dans une situation qui apparaît normale. Donc, nous sommes en train de voir comment adapter le programme scolaire ; qu’il soit concentré sur l’essentiel et permettre que certains apprentissages soient dans les espaces temporels qui seront mis en place, soit au niveau de l’enseignement à distance. C’est un dispositif multimodal que nous allons utiliser pour faire acquérir ces compétences à ces enfants,” a déclaré la ministre Raïssa Malu.
À ce jour, plus de 2 500 écoles sont affectées par cette guerre dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Environ 1,6 million d’élèves sont touchés par cette situation. Parmi ces écoles, certaines sont détruites, d’autres envahies par les groupes armés et d’autres encore occupées par des populations déplacées.

Pour la ministre Raïssa Malu, “chaque leçon qui n’est pas donnée à un enfant est une leçon perdue.” Elle pense qu’il est extrêmement difficile de récupérer ce retard.
“Quand on empêche un enfant de suivre une éducation normale, on met à mal les connaissances, les compétences et le savoir qu’il est en train d’apprendre. Il faut savoir que ces enfants sont les adultes de demain et le fait de les priver de leur scolarité maintenant est extrêmement difficile. C’est pour cela que nous tenons à ce que l’éducation des enfants reste sacrée, car l’impact est à court, moyen et long terme,” a-t-elle laissé entendre.
Pour les candidats qui ont quitté la zone de guerre pour se retrouver dans une autre partie de la RDC, Raïssa Malu a rassuré qu’ils peuvent s’inscrire dans des écoles situées dans les provinces où ils se trouvent. Il n’y a aucun inconvénient.
“On travaille ensemble avec les humanitaires pour préparer la réponse. La priorité, c’est de s’assurer de la sécurité dans ces zones. On travaille sur un plan de réponse budgétisé pour voir ce qui peut être pris en charge par le gouvernement d’un côté, et par les humanitaires de l’autre,” a rassuré la ministre de l’Éducation nationale.
Dans la foulée, Raïssa Malu a tenu à préciser que les écoles fermées seront ouvertes dès que les conditions de sécurité seront assurées.
Dostin Eugène LUANGE