L’Observatoire de la dépense publique (ODEP), que dirige le professeur Florimond Muteba, est vent debout contre le dialogue préconisé par le président angolais entre le gouvernement congolais et les rebelles de la coalition M23-AFC, soutenus par l’armée rwandaise.
Dans un communiqué publié ce jeudi 13 mars, cette ONG perçoit très mal cette initiative, qui, selon elle, ressemble à une forme de capitulation et de trahison. Florimond Muteba est d’avis qu’il s’agit d’une ligne rouge à ne pas franchir.
“Dans le contexte actuel, la participation du Président de la République aux discussions de Luanda risque d’être perçue comme un aveu de faiblesse, compromettant davantage la position du pays sur la scène diplomatique. Toute initiative de dialogue doit se faire dans un cadre qui préserve les intérêts fondamentaux de la RDC et garantisse sa souveraineté. Comme l’affirmait Otto Von Bismarck : « La diplomatie sans armes, c’est la musique sans instruments : » Il est donc essentiel que toute démarche diplomatique soit accompagnée d’une stratégie de défense efficace pour éviter que la RDC ne soit contrainte à des concessions”, a écrit le professeur Florimond Muteba.
Pour ce faire, il préconise une riposte nationale pour stopper l’avancée de l’ennemi, assortie d’une mobilisation populaire pour la souveraineté nationale.
“Face aux défis majeurs que traverse la RDC, l’Observatoire de la Dépense Publique estime qu’il est impératif d’adopter des mesures immédiates et stratégiques pour préserver l’intégrité territoriale, défendre la souveraineté nationale et garantir une gouvernance transparente et responsable. L’urgence d’une riposte nationale pour stopper l’avancée de l’ennemi : la progression des forces hostiles à l’Est du pays constitue une menace existentielle pour l’unité nationale. Il est impératif d’organiser une riposte rigoureuse et coordonnée à partir de Kinshasa afin de garantir que la capitale et l’ensemble du pays demeurent sous le contrôle légitime de l’État congolais. Comme le rappelait Winston Churchill en temps de crise : « Celui qui se bat peut perdre, celui qui ne se bat pas a déjà perdu. » La RDC ne peut se permettre l’inaction face à l’agression dont elle est victime.”
L’ODEP appelle ainsi à un sursaut patriotique fondé sur la cohésion nationale, la défense de la souveraineté et la bonne gouvernance publique. La RDC, rappelle-t-il, se trouve à un tournant décisif de son histoire, et comme le disait Frantz Fanon : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Angola, qui assure la médiation dans cette crise, a annoncé son intention d’ouvrir des pourparlers entre Kinshasa et le groupe armé AFC-M23. Selon la présidence angolaise, des contacts seront établis avec l’AFC-M23 afin d’organiser des négociations directes avec Kinshasa dans les prochains jours.
La RDC se contente pour l’instant de « prendre acte » et attend d’en voir les modalités concrètes, d’autant que plusieurs zones d’ombre demeurent.
Selon un communiqué de presse publié mercredi 12 mars, les délégations de la RDC et du M23 vont entamer ces négociations « directes » le 18 mars courant à Luanda, capitale de l’Angola.
Dostin Eugène LUANGE