La République démocratique du Congo est en pourparlers avec les États-Unis d’Amérique pour sécuriser des ressources stratégiques telles que le cobalt, le lithium et l’uranium, substantielles aux technologies avancées et à la transition énergétique. Ces négociations s’inscrivent dans le cadre du programme America First de Donald Trump visant à garantir un approvisionnement stable en minéraux critiques face à la concurrence mondiale, notamment de la Chine.
Tirant les leçons du contrat « Sicomines », minerais contre infrastructures signé en 2008 avec le groupement d’entreprises chinoises (GEC), Freddy Kasongo, secrétaire exécutif de l’Observatoire d’études et d’appui à la responsabilité sociale et environnementale (EARSE), demande au gouvernement congolais de déléguer une cohorte de techniciens, triés sur le volet pour éviter les déséquilibres à la longue.
Dans une interview accordée le week-end dernier à la presse, en marge du forum de haut niveau organisé par le CNPAV, cet acteur de la société civile est d’avis que les pertes subies par la RDC dans le contrat Sicomines, sont dues notamment à la maladresse des négociateurs mandatés par le régime d’alors, qui ne maîtrisaient pas les enjeux.
“Il est légitime pour notre gouvernement de rechercher des mécanismes et des partenariats stratégiques pour sécuriser notre pays, surtout dans le contexte de tensions à l’Est. Toutefois, la société civile s’interroge : jusqu’où pouvons-nous garantir que nos actions respectent le code minier et évitent le bradage de nos ressources ? La RDC peut-elle s’assurer que les techniciens impliqués dans ces négociations maîtrisent réellement le secteur extractif ? Dans le passé, les négociations ont souvent été menées par des politiques peu familiers avec les enjeux miniers. Si nous voulons dialoguer avec les Américains et d’autres investisseurs, il est essentiel que notre délégation comprenne les meilleurs experts congolais”, a-t-il déclaré.
Au-delà des ambitions affichées par le gouvernement, Freddy Kasongo insiste sur l’assainissement du cadre juridique et administratif, qui devra favoriser l’attraction de maints investisseurs.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une délégation congolaise s’est récemment rendue à Washington pour explorer des accords de coopération diversifiés. Selon le gouvernement congolais, un partenariat minier renforcé avec les États-Unis ne serait pas seulement une opportunité économique, mais un levier stratégique pour mettre un terme au conflit à l’Est.
En garantissant une exploitation plus transparente et sécurisée des ressources, cet accord pourrait priver les groupes armés d’une partie de leurs financements illégaux et renforcer les capacités de défense de l’État congolais.
Dostin Eugène LUANGE