La République démocratique du Congo, considérée comme pays solution, ne doit plus être une terre d’extraction de ses ressources naturelles, mais doit plutôt devenir un acteur clé de transformation énergétique, a déclaré le ministre des Mines, dans son intervention faite lors d’un atelier de réflexion lancé lundi à Kinshasa.
“Avec ses importants gisements, la RDC ne doit plus être une simple terre d’extraction de ses minerais, mais plutôt devenir un acteur clé de cette transformation énergétique”, a fait observer M. Kizito Pakabomba, ministre des Mines.
Il a souligné que le pays détient 70 % des réserves mondiales des ressources naturelles, ce qui lui permet d’occuper une place centrale dans la transition énergétique mondiale. “Avec 70 % des réserves mondiales de cobalt et d’importants gisements de cuivre, lithium, nickel et autres, notre pays détient la clé de la technologie du futur”, a dit le ministre des Mines.
Cependant, il a dénoncé l’agression barbare dont est victime la RDC de la part du Rwanda, laquelle est alimentée par les convoitises autour des ressources naturelles du pays, qui, en réalité, devraient être une bénédiction pour la nation congolaise, mais qui attisent des intérêts extérieurs cherchant à les exploiter à notre détriment.
Pour le ministre Kizito, il est donc impératif que la RDC reprenne le contrôle de ses ressources pour garantir qu’elles profitent réellement aux Congolais. C’est pour cela, a-t-il dit, que le pays doit agir à travers des décisions fortes et courageuses, notamment en renforçant la transparence et la gouvernance pour garantir que chaque dollar issu des mines bénéficie aux concitoyens et au développement de la nation.
“Nous devons attirer les investissements stratégiques qui favorisent la transformation locale et non l’exportation brute. Nous devons aussi développer les infrastructures énergétiques et de transport pour libérer les pleins potentiels du secteur minier et enfin établir un cadre légal stable et attractif qui protège les intérêts des investisseurs, de l’État congolais et des communautés locales”, a préconisé le numéro un des Mines.
– Défis à relever –
Par ailleurs, le ministre a relevé de nombreux défis, citant notamment le déficit énergétique, les impacts environnementaux, et la nécessité d’une gouvernance rigoureuse pour surmonter ces obstacles afin que chaque Congolais puisse bénéficier réellement de ses richesses.
M. Kizito a recommandé que le pays développe ses propres usines de batteries et de raffinage pour capter la valeur ajoutée localement, sécurise les sites miniers pour que les ressources financent le développement, diversifie les productions pour anticiper les besoins du marché et garantisse la compétitivité.
À l’heure de la transition énergétique, le ministre a insisté sur le fait que la RDC doit saisir cette opportunité historique, car la transition énergétique est une chance unique pour le pays s’il veut avoir le contrôle. Pour cela, la RDC ne peut rester spectatrice pendant que d’autres s’enrichissent grâce à nos richesses. “Il est donc temps d’imposer nos conditions, de protéger nos intérêts et de faire de nos richesses un moteur de paix, de prospérité et de souveraineté nationale”, a-t-il dit, avant de conclure en ces termes : “face aux convoitises, nous devons être forts ; face aux défis, nous devons innover et face à l’histoire, nous devons être à la hauteur”.
Organisées par le secrétaire technique de l’ITIE-RDC, ces assises de deux jours avaient pour objectifs, entre autres, de renforcer les capacités des parties prenantes sur les stratégies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, et d’encourager le dialogue entre les différents acteurs.