Le cabinet d’études Target SARL, dirigé par le général manager Serge Mumbu, a réalisé un sondage en ligne, entre le 12 et le 28 février, pour évaluer l’impact de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo sur le secteur privé. Cette enquête a été menée auprès de chefs d’entreprise, notamment ceux de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), de la CCIFC et de Global Compact RDC.
L’objectif principal de ce sondage était de recueillir les perceptions des opérateurs économiques, tant nationaux qu’étrangers, sur les conséquences de l’insécurité sur leurs activités, leurs attentes et les perspectives pour l’économie nationale.
Les résultats de l’enquête révèlent que 65% des entreprises interrogées subissent directement l’impact de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, contre 21% qui le subissent de façon indirecte. Les principales perturbations observées sont l’interruption des projets (66%), la perte de clientèle (56%) et la baisse de la demande (51%).
L’analyse sectorielle met en relief le fait que l’interruption des projets est un phénomène transversal, touchant tous les secteurs d’activité. Les entreprises de distribution sont particulièrement affectées par la baisse de la demande, témoignant d’un climat de consommation dégradé.
Dans le secteur de la production, 61 % des entreprises rapportent une augmentation de leurs coûts opérationnels, probablement due à des difficultés d’approvisionnement, à des surcoûts logistiques ou à des mesures de sécurité renforcées.
En ce qui concerne la nationalité, les impacts sont plus prononcés pour les ressortissants étrangers : presque tous signalent des pertes de clientèle, et 77 % évoquent des interruptions de projets. Les différents aspects abordés dans cette étude incluent l’impact de la guerre au Kivu sur l’économie nationale, les préoccupations majeures des entreprises, les stratégies d’adaptation face à la crise, ainsi que la perception des investisseurs étrangers sur la RDC.
Pour faire face à l’instabilité sécuritaire, l’étude montre que les entreprises adoptent principalement des stratégies internes. Ainsi, 55 % optent pour la réorganisation des opérations, suivie par la diversification des marchés (37 %) et la réduction des coûts (35 %). En revanche, les solutions externes, comme les partenariats stratégiques (26 %) et la sous-traitance (14 %), demeurent minoritaires.
L’analyse sectorielle révèle des priorités distinctes : dans le secteur de la production, la réorganisation (68 %) et la diversification (42 %) sont essentielles, tandis que dans la distribution, l’accent est mis sur la réorganisation (58 %) et la compression des coûts (47 %). Les entreprises de services, quant à elles, privilégient la diversification (39 %) pour s’adapter à une demande instable.
Ces disparités, selon Target SARL, illustrent des logiques adaptatives sectorielles, où les choix stratégiques se modifient en fonction des défis spécifiques rencontrés.
Pour obtenir l’intégralité de l’étude, les demandes peuvent être adressées à : [email protected].
Dostin Eugène LUANGE