Depuis l’entame de l’année en cours, plusieurs partenaires internationaux, dont l’USAID, ont pris la décision de suspendre, avec effet immédiat, leurs appuis financiers dans divers secteurs sociaux. Cette situation a extrêmement affecté la République démocratique du Congo, qui se complaît à vivre des aides humanitaires.
Intervenant au cours du conseil des ministres du vendredi 28 mars, le président de la République, Félix Tshisekedi, a laissé entendre que cette interruption soudaine de ressources extérieures compromet la continuité des services publics essentiels, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau, de l’assainissement, de l’environnement, ainsi que de l’agriculture.
De son avis, si cette situation n’est pas rapidement et efficacement prise en charge, elle risque d’aggraver une crise humanitaire déjà préoccupante, en multipliant les vulnérabilités au sein de notre population, avec des répercussions profondes sur le tissu social, la stabilité communautaire et les perspectives de développement durable.
Face à cette urgence, le Président de la République a instruit les membres du Gouvernement en charge des secteurs concernés, sous la coordination de la Première Ministre, de prendre sans délai les mesures suivantes :
- Mener une analyse rigoureuse et exhaustive de la dépendance actuelle de nos secteurs stratégiques aux financements extérieurs, en particulier dans la santé, l’éducation, l’eau, l’assainissement et l’agriculture. Cette évaluation devra déboucher sur la formulation de mesures correctives concrètes et adaptées en vue d’atténuer les effets négatifs de cette rupture de financement.
- Élaborer un Plan national de transition structuré et réaliste permettant d’assurer la continuité des services essentiels à la population. Ce Plan devra intégrer des mesures d’urgence à court terme, mais également des actions durables visant à renforcer la résilience de nos systèmes éducatif et sanitaire, en portant une attention particulière aux aspects suivants : ressources humaines, infrastructures, équipements, approvisionnement en médicaments, accessibilité et qualité des services.
- Procéder à une révision stratégique de nos priorités nationales en réajustant nos plans sectoriels et nos cadres d’investissement. Cette reprogrammation devra reposer sur une vision concertée, inclusive et prospective, intégrant des mécanismes de financement innovants, mobilisant les ressources nationales et explorant des partenariats alternatifs.
Félix Tshisekedi soutient qu’une refonte de la politique nationale de l’aide au développement de la RDC s’avère indispensable pour garantir une meilleure souveraineté budgétaire et une efficacité accrue de l’action publique.
Un rapport sur la mise en œuvre de ces recommandations, assorti d’un calendrier d’actions et d’indicateurs de suivi, est attendu dans les 30 jours.
Le vendredi 7 février 2025, Donald Trump avait annoncé la suppression pure et simple de l’USAID, l’agence américaine pour le développement international qui apporte son soutien à des millions de personnes à travers le monde. La République démocratique du Congo est l’un des premiers pays bénéficiaires d’Afrique subsaharienne, avec près d’un milliard de dollars injectés par l’USAID en 2023.
Dostin Eugène LUANGE