Le ministre des Sports, Didier Budimbu, est cité dans une affaire de détournement des fonds publics destinés au développement du territoire de Muanda, dans la province du Kongo Central. À travers un communiqué publié le mardi 8 avril 2025, la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) exige sa révocation du gouvernement afin de le mettre à la disposition des instances judiciaires pour justifier la gestion du CGFM qui était sous son autorité.
L’ONG indique qu’après la signature de l’avenant 9 entre la société Perenco, exploitant pétrolier à Muanda, et le gouvernement congolais, un montant de 10 millions de dollars américains avait été alloué pour le développement de la ville. Or, à ce jour, aucune action concrète n’a été observée sur le terrain, laissant supposer que ces fonds ont disparu dans des circuits obscurs.
« Le 18 mars 2022, sur décision du ministre Didier Budimbu, alors ministre des Hydrocarbures, le Comité de Gestion du Fonds Muanda a été créé et des personnes ont été nommées pour la gestion de ces fonds. Après plusieurs dénonciations des acteurs de la société civile de Muanda sur la mauvaise gestion de ces fonds par les membres du Comité de Gestion, l’Inspection Générale des Finances a diligenté une mission de contrôle le 26 juillet 2024. Le rapport de la mission de l’IGF (Inspection générale des finances), que la LICOCO a consulté, fait de graves révélations sur la gestion du Fonds Muanda. Des responsables sont nommément cités, particulièrement l’ancien ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu Tubuanga, qui a effectivement pris la décision de créer le fameux Comité de gestion du Fonds Muanda », accuse la LICOCO.
Selon le rapport de contrôle de l’IGF consulté par LICOCO, Didier Budimbu se serait octroyé une colossale somme de 200 000 USD pour des « motifs non connus ».
La présidente du Comité de gestion du Fonds Muanda, Michelle Makengo, également nommée par Budimbu, aurait, selon les accusations, perçu des frais de mission s’élevant à 132 630 USD. L’ONG souligne que Michelle Makengo aurait préféré distribuer des montants supérieurs à 10 000 USD à des fournisseurs et prestataires douteux, tout en ayant recours à des prestataires fictifs.
Dans son communiqué, la LICOCO se réjouit de l’ouverture d’une enquête par le Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe contre certains membres du CGFM. Elle exige l’arrestation immédiate de Mme Michelle Makengo, de son directeur financier et de tous les responsables des sociétés qui ont perçu l’argent pour exécuter des travaux non réalisés.
In fine, la LICOCO demande à la population de Muanda d’exiger du Président de la République qu’il sanctionne son ministre Didier Budimbu et toutes les personnes impliquées dans le détournement de ces fonds.
Prince OKENDE