Cette posture n’est pas une réponse par réflexe, mais une position de conviction qui prend en compte notre histoire depuis notre accession à l’indépendance ainsi que les crises qui ont émaillées notre pays avant I’avènement de la Constitution du 18 Février 2006. Il ne s’agit pas ici de faire montre d’une rigidité intellectuelle mais plutôt de question le modèle de gouvernance de l’Etat qui convient au mieux à notre pays, en vue de promouvoir le développement social et économique et de consolider au même moment la stabilité, la cohésion et I’unité du pays.
Aujourd’hui, notre Etat est dans un régionalisme constitutionnel, résultant d’une symbiose entre les tenants du fédéralisme et ceux de l ‘unitarisme, ce qui finalement a donné naissance à un Etat unitaire fortement décentralisé.
Pouvons-nous nous permettre,
présentement, de faire le procès de la décentralisation et partant, de la loi sur la libre administration des provinces, dès l’instant où elle n’a pas été appliquée ?
Je pense quil nous sied plutột d’appliquer totalement la décentralisation, telle que prévue dans notre Constitution ainsi que les lois y afférentes. Si la décentralisation a été perçue à tort, dans notre société, comme la politique du « chacun chez soi » qu’en sera-t-il du fédéralisme ?
Le niveau de maturité de notre société ne permet aucunement une telle option, à ce stade. La forme actuelle de notre Etat est la résultante du Pacte Républicain de Sun City qui malheureusement, est à ce jour profondément altéré. En vue d’une stabilité profonde et pérenne de notre Etat, il se dégage clairement la nécessité d’un nouveau pacte social qui doit reposer sur les plus grandes convergences de Sun City et non pas sur les plus grandes divergences.
Les crises institutionnelles multiformes que connait notre pays, ne résultent pas du respect de la Constitution, mais bien au contraire, c’est à cause de son non-respect. Evoquer le fédéralisme revient à dire que nous remettons en cause la Constitution du 18 Février 2006, faisant d’elle un problème. Or, ma conviction est que notre Constitution fait plutôt partie de la solution. En appliquant strictement les prescrits de notre Constitution, des lois qui en découlent, dans l’esprit et dans la lettre, notre pays, la République Démocratique du Congo, connaitra inéluctablement la stabilité politique, la cohésion nationale et un développement intégral.
Telle est ma conviction !
Patrick Nkanga, cadre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD)