Victime d’une tentative d’enlèvement récente, le professeur Florimond Muteba Tshitenge, président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), sollicite l’intervention du chef de l’État, Félix Tshisekedi, pour mettre un terme aux poursuites judiciaires engagées contre lui par l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
Dans une lettre ouverte, ce lanceur d’alerte exhorte le chef de l’État à reconnaître le rôle autonome, critique et constructif que joue la société civile indépendante dans le processus de consolidation démocratique et dans la lutte contre la mauvaise gouvernance au sein du pays.
Interrogeant le président de la République sur ses intentions pour établir une union nationale pendant cette période de guerre dans l’Est du pays, Florimond Muteba souligne l’incohérence de voir des institutions judiciaires s’en prendre à ceux qui militent pour la transparence et les droits humains, alors que le pays traverse une période délicate.
« Excellence, monsieur le président, cette répétition d’actions non clarifiées, à la limite de l’intimidation, soulève une question fondamentale : comment envisager sincèrement une union nationale, si, dans le même temps, des institutions judiciaires semblent s’attaquer à ceux qui œuvrent pour la transparence, la redevabilité et la défense des droits humains ? », s’est-il interrogé.
Dans cet esprit, Florimond Muteba l’exhorte à instruire la justice afin de procéder à la transmission d’un rapport formel et détaillé sur les mandats de comparution émis, assorti d’explications légales, ainsi qu’à l’ouverture d’une enquête indépendante, administrative ou judiciaire, sur les faits relatés.
Le vendredi 14 mars 2025, des individus non identifiés, sans mandat judiciaire ni convocation légale, ont tenté d’interpeller Florimond Muteba dans les locaux du Partenariat des Organisations de la Société Civile et de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Étant absent, cet acte s’est déroulé dans un climat de confusion totale, sans notification préalable.
Florimond Muteba précise qu’un mandat de comparution a été émis deux heures plus tard, laissant supposer une tentative de régularisation d’une procédure initialement irrégulière. Ces événements soulèvent des interrogations quant au respect des droits et à la protection des libertés individuelles dans le pays.