Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque centrale du Congo (BCC) a décidé de maintenir inchangée l’orientation restrictive de la politique monétaire à l’issue de sa réunion du 15 avril 2025, présidée par Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneur de cette institution d’émission.
Ainsi, le taux directeur de la Banque Centrale est resté à 25 %. De même, les coefficients de la réserve obligatoire sont maintenus à 12 % et 0,0 %, respectivement pour les dépôts à vue et à terme en monnaie nationale ; et à 13 % et 12 %, respectivement pour les dépôts à vue et à terme en devises.
En dépit de l’impact négatif, particulièrement sur les finances publiques, de l’intensification de la guerre à l’Est du pays, le CPM a noté la continuation en 2025 de la stabilité du cadre macroéconomique observée depuis le troisième trimestre de 2024.
“Les pressions inflationnistes ont continué à baisser, le Franc Congolais est resté relativement stable, et l’activité économique est demeurée soutenue. Ainsi, à fin mars 2025, le taux d’inflation, en glissement annuel, s’est établi à 10,1 %, bien en deçà du niveau enregistré à la même période de 2024, soit 21,5 %. Par ailleurs, la dépréciation du Franc Congolais a été contenue à 0,6 % au premier trimestre 2025, comparé à 4,1 % à fin mars 2024. Le CPM a observé que la gestion rigoureuse de la liquidité bancaire et le renforcement de la coordination des politiques budgétaire et monétaire ont largement contribué à ces résultats, et devraient se poursuivre”, a indiqué la BCC dans un communiqué consulté par DosEco.cd.
Le CPM a relevé que depuis sa dernière réunion de janvier 2025, les risques et incertitudes auxquels se heurte l’économie nationale ont nettement augmenté, avec des effets pervers potentiels prononcés sur les perspectives économiques de la République Démocratique du Congo.
Au niveau international, le CPM a noté la poursuite de la guerre Russo-Ukrainienne et des conflits armés au Moyen-Orient, ainsi que l’augmentation des droits de douane aux États-Unis et la guerre commerciale qu’elle entraîne. Ces développements pourraient conduire à un ralentissement de la croissance mondiale et une remontée de l’inflation, avec des implications négatives pour l’économie nationale.
Face à ce climat d’incertitude, le CPM a décidé de maintenir l’orientation restrictive de la politique monétaire et a recommandé un suivi encore plus rigoureux des développements économiques internes et externes afin de permettre à la BCC de promptement prendre toute mesure corrective qui pourrait être nécessaire.
Le CPM a également rappelé la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des réformes destinées à soutenir la diversification et la transformation de l’économie nationale. Dans ce contexte, le maintien de politiques économiques prudentes et coordonnées demeure essentiel.
Prince OKENDE