Le gouvernement congolais promet monts et merveilles aux congolais avec l’intégration du pays à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui facilitera les échanges commerciaux entre Africains.
A l’ouverture de la 16ème réunion du conseil des ministres du commerce des pays membres de cette organisation, mardi 15 avril à Kinshasa, le chef de l’État Félix Tshisekedi a mis en évidence les avantages d’un marché regroupant 1,5 milliard de consommateurs, soulignant la capacité de la RDC à en bénéficier.
Néanmoins, cette annonce a suscité des critiques au sein de l’opinion, notamment de l’opposant Delly Sesanga. Dans une déclaration publiée mercredi 16 avril sur compte X ( anciennement Twitter), cet ancien député national a dénoncé la complaisance du pays à promouvoir des politiques d’ouverture sans une préparation adéquate. De son avis, il est impératif de repenser les infrastructures d’échanges entre les provinces pour assurer la cohésion de l’ensemble du territoire national.
“La RDC continue à jouer la carte des exportations des produits miniers pour assurer sa croissance économique. Par ailleurs, elle se complait dans les promotions de politiques d’ouverture sans préparation tels que l’EAC et la ZLECAF. Pourtant leur réussite requiert la fondation et l’intégration de notre économie nationale: création et protection de son marché interne (plus de 100 millions d’habitants), mobilisation de l’épargne publique, éducation des jeunes aux nouvelles opportunités. Au risque de renforcer la satellisation économique, politique voire militaire des toutes les provinces du pays, il est urgent de redessiner les infrastructures d’échanges entre les provinces, d’énergie et des « microgrids » industriels, garantir la cohésion physique du territoire national dans une vision intégrée et diversifiée de l’économie, ainsi que par une politique de planification rigoureuse à court, moyen et long terme”, a-t-il écrit.
De plus, Delly Sesanga indique que son programme la Refondation du Congo sur le plan économique inverse la tendance. De son avis, “l’insertion du Congo dans l’économie mondiale par sa seule spécialisation d’exportateur des matières premières brutes est appauvrissante”.
Il a ajouté que la faiblesse des échanges internes fragilise la nation et contribue à son sous-développement.
“La faiblesse des échanges internes est un autre facteur qui accroît notre dépendance et désintègre la Nation. Elle contribue au sous-développement et à l’aliénation de pans entiers de notre pays”.
Pour le président Félix Tshisekedi, la ZLECAf permet à la RDC d’accéder plus facilement aux biens et services des autres nations africaines, réduisant ainsi notre dépendance vis-à-vis des importations extracontinentales.
Il a également affirmé que la ZLECAf est bien plus qu’un simple accord commercial ; c’est une opportunité historique pour réaliser une vision de développement.
« Avec nos immenses ressources agricoles, forestières, halieutiques et minérales, et une population de plus de 100 millions d’habitants, notre pays a le potentiel de devenir un acteur majeur du commerce continental », a précisé Félix Tshisekedi.
En rejoignant ce marché commun, la RDC aspire à développer des industries locales compétitives, à créer des emplois pour sa jeunesse, et à renforcer son rôle d’intermédiaire économique entre les différentes régions du continent, faisant ainsi de Kinshasa un hub économique central pour les échanges et investissements africains.
Dostin Eugène LUANGE