L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) que dirige le professeur Florimond Muteba s’inscrit en faux contre les dérives politiques et médiatiques observées autour de l’ancien président de la République, Joseph Kabila.
Dans un communiqué publié ce lundi, cet acteur de la société civile trouve inacceptable que des accusations aussi graves soient exposées sur la place publique en dehors de tout cadre judiciaire régulier, au mépris des droits garantis à chaque citoyen, y compris à un ancien chef d’État.
“Cette position ne constitue en rien une défense de la personne de Monsieur Joseph Kabila, mais bien une exigence de respect des principes démocratiques, des droits fondamentaux et des procédures judiciaires prévues par la Constitution. L’ODEP rappelle que toute poursuite judiciaire doit être conduite par des juridictions compétentes, dans le respect strict des règles de procédure, de la présomption d’innocence et de l’indépendance de la justice. La démocratie ne saurait tolérer que la justice serve de champ de règlement de comptes politiques ou de représailles institutionnelles”, lit-on dans le communiqué.
Bien que la lutte contre l’impunité soit essentielle dans une société démocratique, Florimond Muteba insiste sur le fait qu’elle ne doit jamais se faire au détriment des droits des individus.
“Toute poursuite judiciaire doit reposer sur des faits établis, obéir à la procédure régulière et être conduite par des juridictions compétentes et indépendantes. Dans un contexte de fortes tensions politiques et de menaces sur la paix sociale, l’ODEP rappelle que le respect scrupuleux des principes de justice, de présomption d’innocence et de séparation des pouvoirs est une exigence vitale pour éviter l’effondrement des fondements républicains. L’émotion, les règlements de comptes ou la justice de façade n’ont pas leur place dans une démocratie mature.”
À l’heure où le chef de l’État Félix Tshisekedi manifeste sa volonté de renforcer la cohésion nationale, l’ODEP l’appelle solennellement à poser un acte fort de réconciliation nationale : en rencontrant son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, dans un cadre d’apaisement républicain, au nom de la paix et de l’unité du pays.
“Le dialogue direct entre anciens et actuels chefs de l’État constitue un signal fort de maturité politique et un levier de stabilité nationale. Le contexte régional et sécuritaire impose une responsabilité historique. Le Congo n’a pas besoin de rupture entre ses élites, mais d’unité pour faire face aux défis communs. À défaut, le pays pourrait basculer dans un cycle de crise comparable à celui qu’a connu la Somalie : un État affaibli, fragmenté, dominé par les rivalités internes, livré aux milices et à la loi du plus fort”, renchérit cet acteur de la société civile.
L’ODEP réaffirme avec force que la justice, la vérité et la réconciliation constituent les fondations indispensables d’une paix durable et d’une République forte. Dans un contexte national chargé d’incertitudes, de crispations politiques et de tensions sociales, Florimond Muteba estime qu’il est encore temps pour les dirigeants de la République de faire preuve de hauteur d’esprit, de responsabilité historique et de retenue républicaine.