L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) ne renonce pas à son combat pour la réduction du train de vie des institutions, entamé depuis 2019. Pour faire face à la crise sécuritaire actuelle et à la suspension des aides de l’USAID, son président du conseil d’administration, Florimond Muteba Tshitenge, exige à nouveau la réduction du salaire du président de la République.
Pour cet acteur de la société civile, Félix Tshisekedi devrait se voir attribuer un salaire mensuel de 5.000 dollars américains, à l’instar de ses homologues Chinois et Français.
“En RDC, la tension salariale dans toutes nos administrations devrait être fixée entre 300 dollars pour le salaire le plus bas et 6.000 dollars pour le salaire le plus élevé, c’est-à-dire celui du Premier ministre. Le salaire net du Président de la République sera de 5.000 dollars par mois. En France, il est de 8.000 euros pour le président Macron. Le président de la Chine, la plus grande puissance économique du monde, ne dépasse pas trois mille euros par mois”, propose l’ODEP dans une étude publiée lundi 28 avril 2025.
Florimond Muteba suggère également une réduction significative de la liste civile du président, qui ne devrait pas excéder 2,4 millions de dollars par an, soit 200.000 dollars par mois, contre les 12 millions alloués depuis 2022. « Une telle mesure permettrait de réorienter les ressources publiques vers des secteurs prioritaires et d’instaurer une gestion rigoureuse des finances de l’État », affirme-t-il.
Il appelle à alléger la présidence des services dont les missions relèvent déjà des ministères, comme le complexe agricole de Kaniama Kasese. Au sein du cabinet présidentiel, il préconise un directeur de cabinet, un directeur adjoint, et six collèges spécialisés dans divers domaines, allant de l’économie à la sécurité sociale.
En outre, il suggère de limiter la maison militaire et civile ainsi que le secrétariat général de la présidence pour une gestion plus efficace. « Il est impératif de mettre un terme à l’utilisation excessive de la liste civile, surtout pour la prise en charge des membres de la famille présidentielle. Il faut promouvoir une administration durable, indépendante des aléas politiques », souligne-t-il.
Concernant le gouvernement, l’ODEP recommande une réforme structurelle qui réduirait le nombre de ministères à dix, sous la direction d’un Premier ministre, en tenant compte des capacités productives du pays et des richesses générées.
Dostin Eugène LUANGE