L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) exige une transparence accrue dans l’utilisation des fonds publics destinés à l’entretien des voiries urbaines de Kinshasa.
Dans un communiqué publié ce lundi, l’organisation dirigée par le Professeur Florimond Muteba a exprimé son ras le bol vis-à-vis de la dégradation des routes principales de la capitale. Cette situation, estime-t-il, entrave la mobilité des citoyens et compromet la sécurité des personnes et des biens.
« L’ODEP exprime son inquiétude face à la détérioration accélérée de l’environnement urbain à Kinshasa, caractérisée par la prolifération des érosions et l’état préoccupant des infrastructures routières. Nous recommandons l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’urgence coordonné, axé sur la réhabilitation des voiries urbaines, la lutte contre les érosions, et le renforcement des capacités des services techniques urbains », a déclaré le Professeur Florimond Muteba.
L’ODEP rappelle que l’État, à travers ses institutions centrales et provinciales, a le devoir constitutionnel de protéger les populations et de garantir un cadre de vie sain et sécurisé. Ce devoir, souligne l’observatoire, découle de l’article 16 de la Constitution qui stipule que « la personne humaine est sacrée ». L’ODEP cite également l’article 47, qui garantit le droit à la santé, et l’article 53, qui reconnaît à chacun le droit à un environnement sain et propice à son épanouissement.
L’ODEP recommande également au gouvernement la mise en place de mécanismes de concertation inclusive entre les autorités locales, les ingénieurs urbanistes, les organisations de la société civile (OSC) et les communautés, afin d’apporter une réponse durable et adaptée à la réalité du terrain.
Malgré les ressources publiques mobilisées chaque année pour l’assainissement, la voirie urbaine et la prévention des catastrophes naturelles, la situation sur le terrain continue de se détériorer. Cette défaillance chronique expose les populations à des risques majeurs, comme l’a tragiquement illustré le drame survenu à Kinshasa début avril 2025, où de fortes pluies ont provoqué de graves inondations, entraînant l’effondrement d’habitations et causant la mort de plus de 70 personnes, ainsi que des dizaines de blessés et de disparus.
Célestin KAZADI