Le gouvernement congolais a lancé, le lundi 5 mai, le processus d’élaboration d’une stratégie nationale de développement de l’irrigation, en partenariat avec la FAO. C’était au cours d’un atelier de deux jours, ouvert à Kinshasa par Mutshail Mutomb Grégoire, ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire.
Ce membre du gouvernement a expliqué que cet atelier constituait une opportunité pour mener un diagnostic approfondi du secteur de l’irrigation, afin d’élaborer une stratégie nationale efficace et de promouvoir une gestion durable des ressources en eau au profit du secteur agricole.
L’ambition affichée est de rendre l’agriculture congolaise plus résiliente face au changement climatique et d’améliorer, à terme, la productivité du secteur, d’autant plus que le pays consacre environ 3 milliards de dollars par an aux importations alimentaires en raison de la faiblesse de sa production agricole.

Selon les données officielles, la RDC dispose de 4 millions d’hectares de terres irrigables, dont moins de 1 % est valorisé. Les dernières estimations effectuées par la FAO révèlent que seulement 0,1 % des terres agricoles du pays étaient équipées pour l’irrigation en 2022.
D’après la FAO, la stratégie nationale de développement de l’irrigation, une fois élaborée, permettra d’identifier les zones à haut potentiel d’irrigation du pays et sera un outil de décision clé pour valoriser ce potentiel agricole encore largement sous-exploité. En effet, l’existence d’une telle stratégie pourrait servir de levier d’attractivité pour les investisseurs privés dans les infrastructures agricoles, notamment les systèmes d’irrigation à petite et grande échelle.
Elle pourrait également guider les choix budgétaires du gouvernement en matière d’aménagement rural, orienter les programmes de financement agricole des bailleurs et faciliter l’intégration de la RDC dans les chaînes de valeur agricoles régionales. Le développement de l’irrigation devra s’accompagner d’une expansion des surfaces cultivées pour renforcer l’offre agricole. Selon les données officielles, la RDC dispose de 80 millions d’hectares de terres arables, dont seulement 10 % sont exploitées.
Prince OKENDE