L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) suit de près les récents événements liés à la gouvernance financière en République Démocratique du Congo.
Dans un communiqué publié ce mardi 13 mai, cette organisation non gouvernementale a exhorté le président Félix Tshisekedi à instruire les autorités judiciaires compétentes pour procéder à l’arrestation de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
“Dans un contexte marqué par des soupçons accablants de détournements de fonds publics impliquant de hautes personnalités de l’État, il est impératif de poser des actes forts, porteurs de rupture, afin de restaurer la confiance et de consolider l’État de droit. L’ODEP recommande au Président de la République, garant de la Constitution, de donner instruction aux autorités judiciaires compétentes pour l’arrestation de Monsieur Kazadi, à la lumière de ses propres aveux et des éléments d’enquête disponibles”, a déclaré le professeur Florimond Muteba.
Selon l’ODEP, les nombreux aveux et révélations relayés par la presse et les services de contrôle mettent en lumière un système de prédation profondément enraciné, menaçant l’intégrité de nos institutions et la crédibilité des efforts de réforme.
Le chef de l’État est également invité à préserver les acquis réalisés par l’Inspection Générale des Finances (IGF) en garantissant la continuité institutionnelle, l’indépendance fonctionnelle et le renforcement opérationnel de cet organe stratégique. Il est appelé à réaffirmer, sans ambiguïté, sa volonté politique de renforcer la fonction de contrôle dans tous les secteurs de l’administration publique.
Dans le même esprit, l’ODEP appelle le Fonds Monétaire International (FMI) à établir, en collaboration avec les autorités congolaises, une commission indépendante d’audit sur la gouvernance des finances publiques depuis janvier 2019, afin d’évaluer la transparence budgétaire et l’efficacité de l’aide internationale.
Concernant les partenaires techniques et financiers, l’ODEP les incite à suspendre les appuis budgétaires directs qui, dans le contexte actuel, risquent de renforcer des circuits opaques et de favoriser la corruption, en l’absence de sanctions concrètes à l’encontre des auteurs de détournements.
L’ODEP estime que l’assainissement de la gestion publique nécessite des actes concrets, visibles et exemplaires. Il est temps que les institutions agissent avec rigueur, que la justice remplisse son rôle sans interférence, et que les partenaires internationaux conditionnent leur soutien à des engagements mesurables en matière de redevabilité.